Quels usages pour les régions ?
Alternative prometteuse aux énergies fossiles de par sa relative facilité de production, l’absence de caractère intermittent de la production et la possibilité de le stocker relativement aisément ; l’hydrogène est aujourd’hui une voie de plus en plus explorée pour répondre aux exigences de la transition écologique.
Au niveau des régions, le développement de cette nouvelle énergie apparaît comme porteur de nombreuses opportunités. D’une part, l’hydrogène s’avère être une alternative idéale aux énergies fossiles en matière de mobilité, et ce tant pour le transport des personnes (transports en commun) que pour d’autres usages, tels que le ramassage des ordures par exemple. Nombre de régions ont d’ores et déjà mis en place des projets visant à s’équiper de véhicules fonctionnant à l’hydrogène, qu’il s’agisse de bus, trains ou bennes à ordures. Nombre de ces périmètres ne relèvent pas des compétences des régions (notamment pour la collecte des ordures), mais le coût de ces équipements implique nécessairement un soutien de la part des régions. Toutefois, c’est bien pour les usages industriels que l’hydrogène se révèle comme particulièrement porteur d’opportunités.
Hydrogène et réindustrialisation
La réindustrialisation est, depuis maintenant plusieurs années, un des axes forts du développement économique de la France, et plusieurs projets illustrent le rôle que l’hydrogène peut tenir dans cette démarche. Ainsi, la présence historique de plusieurs entreprises spécialisées dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes pose des jalons pour un développement futur.
De même, la Région des Hauts-de-France (avec le soutien de l’Etat) a énormément investi dans cette filière, notamment avec les projets de megafactories alimentant des industries lourdes déjà implantées dans ce territoire, notamment dans la métallurgie. Ces megafactories, en mettant à la disposition des industries une énergie à la fois décarbonée et non soumise aux variations de prix de l’électricité permettent d’en pérenniser la viabilité économique et, par voie de conséquence, les emplois afférents.
Cet aspect ne se limite d’ailleurs pas aux seuls sites industriels, car tous irriguent une chaîne d’entreprises sous-traitantes. L’hydrogène, en permettant la pérennisation de l’industrie, nourrit de fait tout un écosystème économique local, mais doit pour ce faire disposer des infrastructures ad hoc, compétence régionale au titre de l’aménagement du territoire.
L’emploi est alors une dimension clé, car le développement de cette nouvelle filière industrielle induit des besoins de main-d’œuvre qualifiée pour faire fonctionner ces nouveaux équipements. Cela peut bien sûr ouvrir des perspectives de requalification des personnels (selon le principe de la destruction créatrice schumpetérienne) ou de nouveaux débouchés ; mais pose la question de la formation, qui ne saurait être du seul ressort des entreprises, et réclame nécessairement une implication des pouvoirs publics. Au plus près des réalités de territoires, les régions ont à ce titre un rôle à jouer prépondérant.