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Septembre 2025 : les 4 mesures qui changent la donne pour les entreprises et les salariés

Par Thomas Lemoner | Publié le 10/09/2025

Chaque rentrée apporte son lot de nouveautés législatives et réglementaires. Septembre 2025 ne fait pas exception, avec quatre mesures phares. Celles-ci vont à la fois impacter les salariés, les directions d’entreprise et les indépendants. De la retraite progressive au report de la suppression de la CVAE, en passant par la santé et la TVA… Ces changements dessinent une nouvelle équation sociale et fiscale. 

1) Retraite progressive à 60 ans : un nouvel outil de gestion des carrières

Jusqu’à présent, la retraite progressive était accessible à partir de 62 ans. Depuis septembre, elle peut désormais être demandée dès 60 ans, sous réserve de remplir les conditions de durée d’assurance. Concrètement, cela permet aux salariés de réduire leur temps de travail tout en percevant une fraction de leur pension retraite. 

Implications pour les entreprises : 

  • Cette mesure facilite le transfert de compétences. Les seniors peuvent accompagner les jeunes recrues tout en allégeant leur charge de travail
  • Elle offre une souplesse supplémentaire pour adapter les effectifs à la conjoncture, notamment dans les secteurs où l’expérience est cruciale (industrie, santé, services)
  • Elle pet toutefois poser des défis organisationnels : planification des horaires, gestion de la masse salariale et rééquilibrage des équipes. 

En résumé, la retraite progressive à 60 ans peut devenir un outil de gestion RH stratégique, à condition d’être intégrée à une réflexion plus large sur la pyramide des âges. 

2) Santé : nouvelles mesures et impact pour les RH

Deux évolutions majeures sont à noter côté santé : 

  • Don du sang : assouplissement des critères. Cette réforme vise à élargir le vivier de donneurs et à répondre aux besoins croissants des hôpitaux. Même si l’impact direct sur les entreprises est limité, elle peut favoriser l’organisation des collectes en interne, dans une logique RSE. 
  • Arrêts de travail : un nouveau formulaire papier obligatoire. Dès septembre, tout arrêt maladie doit être établi via ce support unique, afin d’harmoniser les procédures et de renforcer le suivi par l’Assurance maladie. 

Impact sur les entreprises : 

  • Les services RH doivent adapter leurs pratiques et s’assurer que les collaborateurs comprennent bien la nouvelle démarche. 
  • Cela pourrait réduire les fraudes et facilité la gestion administrative, mais aussi générer des ajustements de process à court terme. 
  • Les absences pour maladie, déjà en hausse ces dernières années, continueront d’être un enjeu central de pilotage des coûts sociaux et l’organisation du travail. 

3) CVAE : une suppression reportée, une surtaxe immédiate 

Annoncée comme une grande réforme de la fiscalité locale, la suppression de la Contribution sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) devait initialement intervenir en 2027. Elle est finalement reportée en 2030. Pire encore pour les redevables : en 2025 : une contribution supplémentaire de 47,4 % s’ajoute, alourdissant la facture. 

4) TVA : statu quo sur la réforme du seuil unique

Depuis le 1 mars 2025, une réforme devait fixer un seuil unique de franchise en base TVA à 25 000 € de chiffre d’affaires, visant à simplifier la vie des micro entrepreneurs. Mais cette mesure est. Suspendue jusqu’à fin 2025, le temps d’une concertation plus approfondie avec les acteurs concernés. 

Conséquences pour les indépendants et TPE : 

  • Le régime reste inchangé : les seuils actuels (36 800 € pour les services, 91 900 € pour les ventes de biens) continuent de s’appliquer. 
  • Pour les créateurs d’entreprise, ce statu quo offre une stabilité à court terme et évite une adaptation précipitée. 
  • Mais l’incertitude pèse sur la visibilité à moyen terme : faut-il anticiper une réforme en 2026 ou 2027 ? 

Cette suspension illustre la difficulté de réformer la fiscalité des petites entreprises, entre simplification annoncée et crainte de déstabiliser un tissu fragile. 

Septembre 2025 sous le signe de l’adaptation

Pour les dirigeants, DRH et directeurs financiers, la rentrée 2025 est donc placée sous le signe de la vigilance et de l’anticipation. Il s’agit de transformer ces contraintes en leviers, qu’il s’agisse d’améliorer la gestion des talents grâce à la retraite progressive, de sécuriser d’administration des arrêts de travail, ou d’intégrer la CVAE prolongée dans les arbitrages stratégiques. 

Septembre 2025 n’est donc pas une révolution, mais une série de réajustements qui obligent les entreprises à s’adapter. Qu’il s’agisse d’accompagner le vieillissement des effectifs, de gérer les absences, d’absorber une surtaxe ou de composer avec un statu quo fiscal, la clé reste la même : agilité et vision de long terme. Pour les acteurs économiques, la rentrée n’est pas seulement un moment de reprise d’activité, mais aussi une étape stratégique pour sécuriser l’avenir.