Dans la nuit du 4 au 5 novembre, Zohran Mamdani a été proclamé par les électeurs maire de l’État de New York. Une victoire ô combien significative tant sa participation et finalement sa personne en lui-même furent combattu tout au long de cette campagne. Celui qui est vu comme le nouveau souffle du Parti démocrate américain depuis Obama a déjoué tous les pronostics pour battre le candidat démocrate indépendant Andrew Cuomo avec 50,4 % des voix.
Une élection chargée de symboles
11 septembre 2001, le monde se réveille sous le choc. Des terroristes attaquent les 2 tours jumelles du World Trade Center. On dénombre plus de 3 000 morts. Depuis, l’État américain n’a plus jamais été le même. Ce qui a explosé de manière exponentielle, ce sont les attaques islamophobes à l’encontre de la population musulmane américaine.
Selon le Washington Post, bien après le “9/11”, l’incidence annuelle des crimes haineux contre les musulmans est restée environ cinq fois supérieure aux niveaux d’avant 2001. En 2015, il y a 257 incidents de crimes de haine anti-musulmans rapportés, soit une hausse de 67 % par rapport à 2014.
Alors quand un jeune de 34 ans, né en Ouganda, portant comme 2e nom le nom du leader indépendantiste ghanéen Kwame, et musulman devient maire de New-York. L’histoire est beaucoup trop belle pour être vrai.
Un scrutin scruté dans tout le pays
Parce qu’aujourd’hui, Mamdani ne représente pas que les musulmans de New York. Il représente une classe populaire, lassé des multiples promesses des démocrates “républicanisés” avant lui. Eric Adams, Andrew Cuomo : pour les Américains, les noms ne se ressemblent pas, mais les politiques, elles, se suivent. Hausse des loyers, hausse de l’offre des transports, les banques alimentaires en pleine explosion. New York est devenue au fil des années, horriblement cher.
Pour un studio à Manhattan, aujourd’hui, le prix médian est de 3 867 $ par mois. Une hérésie. Gel des loyers, hausse des impôts aux grandes entreprises, gratuité des transports : la “affordable city” (ville abordable) que promet Mamdani clive autant qu’elle séduit. Les démocrates n’y croient pas trop, les républicains avec en-tête de file Trump le voient en horreur et le traitent de “communiste fou”. Le peuple se rallie à sa cause, après une campagne médiatique et sur les réseaux sociaux rondement bien menée. Proche du peuple, enfant de l’Upper East Side, un quartier assez “privilégié” comme il le dit lui-même, descendant d’immigrés, il se rapproche de toutes les classes sociales de New York.
En France, les éditorialistes le voient en antisémite pour des propos polémiques envers Tsahal, l’armée israélienne, en 2023. Lui, se voit simplement en anti-sioniste.
Et maintenant ?
La question se pose parce que, si après cette victoire, on peut penser Mamdani tranquille, le chemin est encore long. En effet, le Congrès, la Chambre des représentants et le Sénat ( l’équivalent de notre Assemblée Nationale et de notre Sénat) sont majoritairement républicains. Donald Trump promet même de faire la guerre à New York si Zohran Mamdani se fait élire. Il a également promis de geler les subventions fédérales faites à New York en cas de victoire du démocrate.
Mamdani lui a promis que le futur est “entre nos mains”. Selon lui, “New York respire l’air d’une cité qui vient de renaître. ”Celui dont le programme a été de faire dans la dénonciation des élites, veut voir une nouvelle ère se lever dans la capitale mondiale du capital.
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