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Wi-Fi public : une habitude risquée adoptée par 66% des Français

Par Nathan Guillemant | Publié le 15/11/2025

Une récente enquête Saily met en lumière un sujet alarmant chez les voyageurs. 66% des Français utilisent régulièrement le Wi-Fi public durant leurs déplacements, malgré les risques bien connus. La France se situe au même niveau que l’Italie et le Mexique, tandis que l’Allemagne et le Royaume-Uni enregistrent des taux encore plus préoccupants à 71%.

La face cachée des connexions gratuites

Matas Cenys, chef de produit de l’application eSIM pour les voyages Saily, constate ce phénomène. « Le Wi-Fi public peut sembler inoffensif, mais il est souvent dépourvu des dispositifs de sécurité nécessaires à la protection de vos informations. De nombreux points d’accès ne sont pas sécurisés, ce qui signifie que les données que vous envoyez, qu’il s’agisse d’e-mails ou de données de connexion, peuvent être visibles par toute personne disposant des outils adéquats. Cela en fait une cible de choix pour les cybercriminels ». Ce constat explique pourquoi ces réseaux représentent des terrains de chasse privilégiés pour les cybercriminels.

Les méthodes redoutables des pirates

Les attaques « man-in-the-middle » figurent parmi les techniques les plus courantes : les pirates s’interposent subtilement entre l’utilisateur et le réseau pour intercepter toutes ses activités en ligne. Même des gestes apparemment anodins comme consulter son compte bancaire ou accéder aux réseaux sociaux peuvent ainsi compromettre la sécurité des données personnels.

Une autre méthode inquiétante repose sur les « jumeaux diaboliques », ces faux points d’accès qui imitent parfaitement les noms des réseaux Wi-Fi légitimes des aéroports, hôtels ou cafés. Dès la connexion établie à ces réseaux frauduleux, les voyageurs voient leurs mots de passe, numéros de carte bancaire et autres données sensibles tomber entre de mauvaises mains.

L’ingénierie sociale et ses pièges subtils

Les cybercriminels exploitent également la psychologie des voyageurs à travers diverses manipulations. Ils créent de faux écrans de connexion exigeant des informations personnelles, ou proposent des accès Internet premium contre paiement dans le seul but de dérober des données financières.

Le vol de cookies de session représente une menace particulièrement insidieuse, permettant aux pirates d’accéder aux comptes de leurs victimes sans connaître leurs mots de passe. Matas Cenys met également en garde contre la diffusion de logiciels malveillants : «Les pirates peuvent également diffuser des logiciels malveillants par le biais de la connexion, par exemple en proposant une application ou un plugin « obligatoire » pour accéder au Wi-Fi. La même astuce peut être utilisée via AirDrop. Si votre appareil vous informe que vous recevez un fichier provenant d’une personne inconnue, soyez prudent, même s’il s’agit d’une photo innocente de son chien que vous avez vue dans d’innombrables messages sur les réseaux sociaux ».

Les bonnes pratiques indispensables

Face à ces risques multiples, les experts recommandent l’adoption de comportements vigilants :

  • Vérifier systématiquement le nom du réseau Wi-Fi officiel auprès du personnel
  • Privilégier les sites en HTTPS, reconnaissables au cadenas dans la barre d’adresse
  • Utiliser un VPN sur les réseaux publics pour créer un tunnel sécurisé
  • Préférer les données mobiles pour les opérations sensibles (banque en ligne)
  • Explorer les solutions eSIM de voyage pour éviter les frais d’itinérance
  • Désactiver le partage de fichiers et AirDrop dans les lieux publics

«L’ennui pendant un vol ne justifie pas de divulguer ses informations les plus sensibles à des inconnus sur Internet», rappelle Matas Cenys.

Cette étude menée auprès de milliers de voyageurs internationaux souligne l’urgence d’une meilleure sensibilisation aux risques, alors que la dépendance au Wi-Fi public continue de croître inexorablement à travers le monde.