Faradae facilite l’accès à l’énergie solaire pour les entreprises et les collectivités grâce à un modèle simple : elle finance, installe et exploite des centrales photovoltaïques directement sur les bâtiments, sans aucun investissement initial. En misant sur l’autoconsommation, Faradae permet de réduire durablement les coûts d’électricité, de valoriser le patrimoine immobilier et d’accélérer la transition énergétique avec une solution clé en main et sécurisée. Rencontre avec les deux co-fondateurs de Faradae, Thomas Lawson et Michel Lerendu.
Faradae s’est donné pour mission de démocratiser l’accès à l’énergie solaire grâce à un modèle sans investissement pour les entreprises. Pouvez-vous revenir sur cette ambition fondatrice et sur ce qui distingue Faradae dans l’écosystème français du photovoltaïque ?
T. L : « Nous avons souhaité aller au-delà du photovoltaïque en proposant une solution qui permette l’autonomie énergétique. Notre métier, c’est le financement et le pilotage de centrales photovoltaïques en toiture ou en parking. L’idée pour nous est de faire répondre au plus près les besoins en consommation et la production d’électricité, le tout, avec un taux d’autoconsommation le plus élevé possible ».
Avec la hausse des prix de l’électricité, les exigences du Décret Tertiaire et la nécessité de réduire l’empreinte carbone, en quoi l’autoconsommation solaire représente-t-elle aujourd’hui un levier stratégique pour les propriétaires et occupants de bâtiments tertiaires ?
M.L : « Attention, je ne parlerais pas de hausse des prix mais plutôt de volatilité, ce qui complique le marché et l’achat d’électricité. Dès lors, pour s’en protéger, Faradae propose d’investir sur des moyens de production dont les données économiques sont connues. Nos solutions solaires permettent de prévoir le coût de l’énergie tout au long de la période d’exploitation, soit 20-30 ans.
Autre point, coupler un générateur photovoltaïque avec une batterie rentre dans cette logique de couverture du risque, ce que nous proposons chez Faradae. Nos contrats offrent une visibilité à long terme sur l’approvisionnement en électricité et une flexibilité en matière d’indexation du prix de l’électricité. Certains de nos clients vont en effet choisir une indexation en fonction du prix de leurs produits ou services.
Le décret tertiaire, aussi appelé décret de rénovation tertiaire, détaille les modalités d’application de l’article 175 paru dans la Loi ÉLAN pour les bâtiments à usage tertiaire (construction dont une partie ou la totalité est réservée à l’exercice d’activités tertiaires). Cet article concerne l’obligation d’améliorer la performance énergétique des parcs tertiaires afin d’atteindre une réduction de 60 % des consommations énergétiques d’ici 2050. Dès lors, deux options : l’auto-consommation individuelle et l’auto-consommation collective. C’est uniquement la première qui répond aux objectifs du décret tertiaire avec une électricité produite qui se soustrait à l’électricité soutirée du réseau. Et Faradae capitalise sur cette auto-consommation individuelle qui pour nous est le seul vecteur pour atteindre l’autonomie énergétique ».
Étude du site, dimensionnement, financement, installation, maintenance… Pouvez-vous détailler les étapes clés que vous prenez en charge ?
M.L : « L’étude de dimensionnement permet de dégrossir le potentiel de production et de consommation. Ensuite, nous sommes aussi présents sur les volets technique et juridique. Sur le plan technique, c’est par exemple jauger la nature de la toiture ou des sols pour déterminer la meilleure option (lester ou souder sur membrane), l’état de l’étanchéité, de la puissance installée et des caractéristiques de raccordement. Sur le volet juridique, Faradae propose deux contrats : avec un ou plusieurs propriétaires, un titre d’occupation et dans ce cas, nous privilégions un bail civil (plutôt qu’un bail emphytéotique) pour élargir la base des bâtiments éligibles ; avec un ou plusieurs utilisateurs du bâtiment, un contrat de mise à disposition d’un équipement (une centrale, une batterie) ».
Vous développez des solutions de stockage adaptées aux besoins des sites tertiaires. Dans quels contextes le stockage devient-il pertinent ?
T.L : « Nos batteries permettent de consommer plus d’énergie photovoltaïque sur place et d’extraire plus d’autonomie de son installation photovoltaïque. Dans le contexte de volatilité des prix, nous proposons de décharger les batteries lorsque le prix de l’électricité est élevé. Et de les charger lorsque le prix est faible. Un atout source d’économie pour nous clients. Faradae met aussi à disposition une plateforme cloud qui gère les schémas énergétiques de nos clients ».
Votre modèle de tiers-investissement garantit un financement et une exploitation entièrement portés par Faradae. Comment ce modèle minimise-t-il les risques ?
M.L : « C’est simple, Faradae partage le risque de vacances locatives avec le propriétaire du bâtiment. Beaucoup nous voient comme une alternative au crédit-bail. Quand nous investissons sur une centrale photovoltaïque, nous finançons l’ensemble par nos fonds propres ».
Un exemple récent d’installation solaire que vous avez déployée et dont les résultats sont probants ?
T.L : « Oui, nous avons équipé un des centres Odynéo. Il accompagne les personnes en situation de handicap neuromoteur et leurs proches. On a installé 111 kilowatts-crêtes sur leur toit ainsi que des bornes de recharge et une batterie de stockage d’une centaine de kilowattheures. Résultat : 10 000 euros d’économie d’énergie sur un an, grâce à la baisse de la consommation soutirée du réseau ».
Comment voyez-vous l’avenir de Faradae ?
M.L : « Nous avons à cœur de pouvoir piloter de plus en plus finement la consommation énergétique de nos clients. Notamment en améliorant le pilotage de leurs équipements pour qu’ils fonctionnent en lien étroit avec la production photovoltaïque et permettent d’atteindre l’autonomie énergétique ».




