Pour respecter son objectif de déficit public, le gouvernement français a annoncé le 26 juin 2025 une série de 5 milliards d’euros d’économies supplémentaires à réaliser d’ici à la fin de l’année. Ce plan intervient en plus des 5 milliards déjà gelés au printemps par Bercy, portant l’effort cumulé à 10 milliards en 2025.
Pourquoi cette mesure est-elle urgente ?
La dette publique française culmine à 3 345 milliards d’euros, soit 114 % du PIB, l’un des plus hauts niveaux en Europe après la Grèce et l’Italie. Le déficit public, de 5,8 % du PIB en 2024, vise à être ramené à 5,4 % en 2025, mais reste loin des 3 % autorisés par l’Union européenne.
Le plan prévoit :
- 3 milliards d’économies sur les crédits de l’État non engagés, mis en réserve avant engagement.
- 1,7 milliard prélevé sur l’Assurance maladie (ONDAM)
- Le reste doit provenir d’économies sur les collectivités locales et d’un contrôle renforcé des dépenses.
Budget 2025 : réactions et enjeux
Les collectivités, les hôpitaux et les entreprises associées au financement public tirent la sonnette d’alarme. On redoute un ralentissement des investissements locaux et une fragilisation des services publics. Les hôpitaux sont inquiets, tout comme les acteurs de la transition écologique.
Malgré cela, Bercy assure que l’effort est nécessaire et maîtrisé. Le ministre du Budget défend qu’il ne s’agit pas d’une cure d’austérité, mais d’un arbitrage rigoureux entre besoins réels et pression budgétaire.
Bercy : et après ?
L’exécutif prévoit d’introduire en 2026 un nouveau plan d’économies encore plus ambitieux, à hauteur de 40 milliards d’euros, pour retrouver la trajectoire des 3 % de déficit à horizon 2029. Mais cette rigueur risque d’être mal accueillie dans un contexte politique instable, avec déjà des menaces de motion de censure. L’objectif est clair : freiner la spirale de la dette et du déficit, mais au prix de risques pour les services et investissements locaux, dans un contexte socio-politique déjà tendu.