Hier soir, le vote de confiance, tant attendu et voulu par le Premier ministre a rendu son verdict. Avec 364 votes contre, le gouvernement Bayrou est tombé avant 20 h. Une 1ère dans l’histoire de la 5ᵉ République depuis Pierre Mendès France en 1955. Si l’heure est non plus à la consternation, mais au doute, la soirée d’hier a en effet ouvert une période d’instabilité pour le pays. 1 an après la dissolution de l’Assemblée Nationale voulu par le Président Macron.
Une chute prévisible
Comme l’a dit hier après-midi un député socialiste sur les chaînes de LCP, “Bayrou était déjà un homme du passé avant sa nomination, après le vote, il y retournera.” La nomination de Bayrou au poste de Bayrou au poste de Premier ministre en a surpris plus d’un. Quand son nom est sorti du chapeau, personne ne voulait y croire.
Lui, qui était considéré comme l’éternel looser, a été nommé par Emmanuel Macron le 13 décembre 2024. Alors que certains lui donnaient déjà un mandat court comme celui de Michel Barnier, il y resta finalement 9 mois. L’occasion pour lui de mener de front la question budgétaire (qui lui vaudra son éviction), les problèmes de société et la guerre en Ukraine.
D’entrée de jeu, son mandat est émaillé de polémiques : ses allers-retours en jet à Pau, son bastion électoral, l’Affaire Betharram qu’il traînera jusqu’au bout de son mandat, la rénovation de son bureau à la mairie à 40 000 €, et sa nonchalance chronique. Qualifié de Premier ministre “mou”, inactif : il conserve tout de même la confiance du chef de l’État jusqu’au bout. Macron dira même que les deux “font la paire”.
Et maintenant ?
Si la situation était déjà très compliquée à gérer, avec notamment la question du budget 2026 qui brûle sur toutes les lèvres. Aujourd’hui, elle prend une tout autre dimension. L’Assemblée nationale est plus divisée que jamais, mais également avec la colère qui gronde au sein de la population. Ce 10 septembre est prévu une grève qui risque de paralyser tout le pays.
Le président a déclaré hier qu’il prenait “acte” de la démission du gouvernement Bayrou hier et a dit qu’il nommerait toutefois un Premier ministre dans les “prochains jours”. Les socialistes ont déjà indiqué qu’il était prêt à gouverner. Tandis que le RN et LFI préparent déjà des élections législatives, voire des présidentielles anticipées.
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