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Presse

Cayola : chronique d’une mise à mort

Par Warner Altarac | Publié le 21/07/2025

Préalablement à l’acquisition du groupe Entreprendre, Emeline Santerre a racheté le 2 janvier 2024 (via le fonds d’investissement Arkanum) le groupe Cayola, groupe historique de plus de 40 ans et spécialisé dans la presse B2B dédiée aux secteurs du BTP, Environnement et Rail. Devenue Cayola-Médias, l’entreprise devait être la première pierre d’un groupe « multimédias ». Si la société n’avait que peu ou prou de liens directs avec le groupe Entreprendre, elle était toutefois reliée via les structures Deva Groupe et Danae, la maison mère créée par Emeline Santerre. Entreprises dont les liquidations, ont été prononcées le 26 juin dernier, soit à la même date que le groupe Entreprendre. 

L’histoire se répète

Si lors des premiers mois le discours (développement, nouveaux marchés…) et la présence dans les locaux d’Emeline Santerre ont pu faire illusion, son absence de plus en plus prégnante se fait remarquer très rapidement, la présence de Mickaël Detaye arrivé en tant que DGA, au sein de l’équipe commerciale, se fait sentir, d’autant plus que les incohérences stratégiques se multiplient. En l’espace de 14 mois, les mêmes maux ont été dupliqués au sein de cette institution de la presse professionnelle : non-paiement des fournisseurs, mise en place de partenariats flous avec les différents salons du secteur, réduction drastique des tirages de chaque magazine et, en substance, aucune réorganisation interne dans le but de développer les titres.

cayola medias

Le même modus operandi

Dès le début des difficultés, les équipes voient arriver un nouveau président en la personne de David Oudjani, dépêché par Eric Baylé et Marc-Antoine Moretto invoquant la procédure du mandat Ad Hoc.  Sans perdre de temps, le duo Moretto/Baylé, sous l’étiquette de sauveurs, passe à la manœuvre et promet aux salariés la mise en liquidation judiciaire de l’entreprise, seule solution possible selon eux en regard des dettes accumulées par Emeline Santerre (1,4 million d’euros).

Hélas, après plusieurs semaines de rencontres et d’entretiens, le sort des salariés de Cayola Medias semble être le même que ceux d’Entreprendre. Entre menaces à peine voilées, manipulations, promesses non tenues, les 15 salariés sont actuellement dans l’incertitude la plus totale. En quelques semaines, le nouveau duo fait croire à qui veut l’entendre que les 7 titres sont tombés dans leur escarcelle, faisant de Cayola Médias leur prestataire, et ce, sans fournir le moindre justificatif. En prime, le non-versement des salaires pour forcer la liquidation judiciaire forcée, probablement fin août au retour des congés d’été. D’aucuns voient, en outre, et selon les dires mêmes de l’intéressé, un lien entre Eric Baylé et le mandataire pour accélérer la liquidation du groupe. Quand, pourtant, la solvabilité des actifs n’est toujours pas mise en doute…