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Cyberattaque contre La Poste : une institution française ciblée sur fond de tensions géopolitiques

Par Alexandre Foumangoye | Publié le 24/12/2025

La Poste a récemment été la cible d’une cyberattaque d’ampleur. Cela relance les inquiétudes autour de la vulnérabilité des grandes institutions françaises face aux menaces numériques. Si l’établissement public n’a pas communiqué dans le détail sur l’origine exacte de l’attaque, plusieurs éléments techniques et analyses convergentes évoquent la piste d’un groupe de cyberattaquants lié à la sphère russe. Une hypothèse désormais régulièrement avancée dans ce type d’opérations.

Une attaque de grande ampleur

« L’accès à nos services en ligne s’est globalement amélioré dans la journée (mardi), avec une instabilité plus marquée sur laposte.fr. », selon le dernier point de situation de l’entreprise à 19H30. L’attaque, détectée par les systèmes de sécurité internes, aurait visé certains services numériques et bases de données, sans pour autant perturber durablement l’activité du groupe. Selon les premières informations disponibles, aucune donnée critique de clients n’aurait été massivement compromise, mais l’incident a nécessité des mesures immédiates de confinement, de surveillance renforcée et d’audit de sécurité.

Dans le paysage cyber actuel, La Poste constitue une cible stratégique. Par son rôle central dans la distribution du courrier, des colis, des services bancaires via La Banque Postale et des échanges administratifs, l’institution concentre des flux de données sensibles et une importance symbolique forte. La toucher revient à envoyer un signal, bien au-delà du simple impact technique. Surtout en une période de fêtes ou de nombreux français sont soucieux d’avoir leurs cadeaux, sous le sapin. « Tout a l’air de fonctionner normalement. C’est un cadeau de Noël pour ma fille, j’espère qu’elle l’aura dans les prochains jours », a-t-elle expliqué.” s’exprimait une passante. 

Les experts en cybersécurité soulignent que les modes opératoires observés – sophistication de l’attaque, discrétion, phases de reconnaissance prolongées – correspondent à ceux de groupes dits APT (Advanced Persistent Threats), souvent associés à des intérêts étatiques. Dans le contexte géopolitique actuel, marqué par une intensification des cyberopérations entre puissances, la France figure parmi les pays régulièrement ciblés par des campagnes d’espionnage, de déstabilisation ou de pression indirecte.

Une attaque en provenance de… Moscou ?

Les autorités françaises restent toutefois prudentes. En matière de cyberattaques, l’attribution formelle à un État est un processus long, complexe et hautement sensible sur le plan diplomatique. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) rappelle régulièrement que seule une analyse approfondie permet de qualifier une attaque et d’en déterminer les responsables avec certitude.

Cet incident rappelle néanmoins une réalité devenue incontournable. Les cyberattaques sont désormais un outil à part entière des rapports de force internationaux. Elles permettent de tester les défenses, de collecter des informations ou de fragiliser la confiance dans les institutions, sans franchir le seuil d’un conflit armé.

Pour La Poste, comme pour l’ensemble des opérateurs d’importance vitale, cet épisode souligne l’urgence de renforcer encore la cybersécurité, la formation des équipes et la coopération avec les autorités. À l’ère du numérique, la protection des infrastructures critiques est devenue un enjeu de souveraineté aussi stratégique que la défense des frontières physiques.