Généralement, on dit que le deuxième film d’une saga est moins bon que le premier. Sébastien Lecornu a la nouvelle occasion de prouver le contraire. Hier soir, le nouvel “ancien” Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé son casting de ministres pour sa deuxième fois à Matignon. Une liste qui laisse perplexe tant elle contient des noms divers et peu variés finalement. Ce mardi après-midi, le Premier ministre fera son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale.
Ça s’en va, et… ça REVIENT !
Que de suspense la France aura donc connu ces deux dernières semaines. Alors que Sébastien Lecornu démissionne lui et son gouvernement le 6 octobre, le revoilà en poste 4 jours plus tard sur instruction du président de la République. Une décision qu’il justifie par « le devoir de servir la France”. Des noms comme Bernard Cazeneuve, Jean-Louis Borloo, ou encore Gérard Darmanin ont circulé pour prendre le très convoité poste 57 rue de Varenne.
Pour rappel, lors de son premier (court?) mandat à la primature, Lecornu avait justifié sa démission par le fait qu’aucun accord n’avait été trouvé avec les partenaires sociaux. Le budget 2026, mais également la réforme des retraites fut aussi des éléments de discorde. Les différents partis politiques comme LR, le PS, ou encore EELV voulaient des garanties que le prochain gouvernement ne soit ni macroniste ; et pour LR, ni de gauche.
Des éléments qu’Emmanuel Macron a écoutés mais n’a manifestement pas voulu mettre en pratique.
Pour combien de temps ?
Cette fois-ci, ça n’a pas traîné ! Le président a demandé au Premier ministre un gouvernement dès dimanche soir. Un ordre que Lecornu a exécuté avec rapidité puisque hier soir, les Français pouvaient déjà consulter leurs 34 prochains ministres. Quid de Bruno Retailleau, Manuel Valls, ou encore Agnès Pannier-Runacher. Désormais font leurs entrées des profils comme Laurent Nunez à l’Intérieur, Jean-Pierre Farandou, ou encore Serge Papin aux Petites et Moyennes Entreprises.
Des profils qui concoctent un savant mélange entre technocratie, société civile, et jeunes parlementaires de droite. Un gouvernement de “mission” pour reprendre les mots du chef du gouvernement. Cela donne donc un gouvernement de 34 ministres dont 19 de plein exercice.
Une composition qui a fait réagir dès sa sortie puisque le chef de parti Les Républicains, Bruno Retailleau, a tout bonnement exclu du parti tous les ministres LR qui prennent part au gouvernement Lecornu. Une décision qui détonne mais qui reste en cohésion avec les propos de Retailleau de quitter le gouvernement avec ces partisans si ses conditions n’étaient pas remplies. Le parti a aussitôt annoncé leur exclusion et la cessation immédiate de « leurs fonctions dans [ses] instances dirigeantes ». Cela concerne des ministres comme Rachida Dati, Annie Genevard, Philippe Tabarot, Vincent Jeanbrun, Sébastien Martin et Nicolas Forissier.
Du côté de la gauche, Emmanuel Macron aurait appelé le PS pour s’assurer avec Olivier Faure un accord de non-censure et donc éviter une dissolution. Laurent Panifou, nouveau ministre chargé des relations avec le Parlement, est exclu du PS après avoir accepté un poste dans le gouvernement Lecornu.
Les extrêmes (LFI et RN) appellent déjà à la censure du gouvernement.