Une double erreur survenue dans les journaux de France 2 a déclenché une tempête au sein de France Télévisions. Le 14 octobre, les JT de 13h et de 20h ont affirmé à tort que le professeur Dominique Bernard avait été tué pour avoir montré des caricatures de Charlie Hebdo. Une confusion grave avec le drame de Samuel Paty, trois ans plus tôt. Rapidement, l’entreprise publique a dû présenter ses excuses… mais le mal était fait.
« Graves erreurs sur les JT »
Tout est parti d’un texte mal relu. Selon Le Parisien, le JT du soir aurait copié-collé le prompteur du 13h sans vérifier le contenu. Résultat : la même erreur diffusée deux fois à l’antenne, par Julian Bugier puis Léa Salamé. Les deux journalistes ont reconnu leur faute dès le lendemain, évoquant une « erreur collective ».
Mais derrière ce raté se cache un malaise plus profond. Pour la CGT France TV, cette double confusion révèle « la faillite d’un système ». Le syndicat dénonce une rédaction verrouillée par « un petit groupe de décideurs éditoriaux », déconnectés des réalités du terrain.
Des critiques récurrentes sur le fond et la forme
Depuis la rentrée, plusieurs voix internes alertent sur des « dérives éditoriales ». Selon la CGT, le 20h aurait perdu de sa diversité, se concentrant trop sur les faits divers, la consommation ou le people. Même ton du côté du SNJ, qui parle d’une « faute impardonnable » et réclame une rencontre urgente avec la direction.
Cette tension s’ajoute à d’autres polémiques récentes. En septembre, la couverture du mouvement « Bloquons tout » avait déjà suscité des critiques. Quelques jours plus tard, Léa Salamé avait été reprochée d’avoir posé à Marion Cotillard une question trop personnelle sur sa vie sentimentale.
Une direction sous pression
Face à la polémique, le directeur de l’information, Alexandre Kara, a reconnu une « erreur d’importance » et promis une analyse complète de la chaîne de vérification éditoriale. Il a appelé à une « vigilance renforcée », signe que la confiance interne s’effrite.
Car derrière les excuses, c’est toute la crédibilité du JT de 20h qui vacille. Pour beaucoup, le « navire amiral » de France 2, longtemps symbole du sérieux du service public, semble dériver. Reste à savoir si cette tempête médiatique servira de sursaut… ou de signal de détresse.