Il fut un temps ou les Masters étaient vus comme le Saint-Graal à avoir pour réussir sa vie professionnelle. Nombre d’écoles de commerce, de communication faisaient miroiter aux étudiants que le Master était le ticket à avoir pour minimum 45 000 euros par an de salaire. Mais ces dernières années, ça déchante ! Beaucoup se rendent compte qu’il y a beaucoup trop de “masterisés” pour finalement peu d’employabilité.
Pression environnementale et familiale
“Pousse tes études jusqu’au et ensuite, tu verras, ce sera plus facile la vie !”. Quel parent n’a pas conseillé à ses enfants ce parcours de vie ? Dans les années 1980-1990, cette phrase avait du sens tant, le nombre d’étudiants était moindre (1 million d’étudiants en 1980). Aujourd’hui, ce chiffre a triplé (3 millions). Alors beaucoup de sociologues se demandent si la demande n’a pas explosé pour finalement plus d’offres.
La pression environnementale aussi ne joue pas en faveur des étudiants. Le “Bac+5” reste en la référence en la matière quand l’on décrit un parcours scolaire “réussi”. Changer ce narratif reste très compliqué, surtout quand les filières pour des métiers dits manuels sont encore beaucoup trop stigmatisés.
Depuis 2012, le métier de médecin a connu une hausse de 9 %. En 2023, 2000 journalistes de plus ont fait leur demande pour une carte de presse tandis que les métiers manuels ont connu une baisse d’intérêt en France de 1,6 % selon le baromètre ISM-MAAF.
Résoudre le problème de perception
Le problème n’est pas que le marché de l’emploi est bouché, il est fermé. Le concept de méritocratie n’est plus un discours entendu par les jeunes : selon une étude BCG/IPSOS de 2021, 65 % de Français que la méritocratie est mal défendue.
Changer la perception que les jeunes ont des études est devenu une priorité étatique. L’observatoire des inégalités disait ceci en 2023 : “Le taux de chômage des jeunes diplômés est stable, mais la hausse du nombre de jeunes chômeurs diplômés du supérieur est spectaculaire : en 20 ans, il a été multiplié par 2,5, de 186.000 à 460.000, du fait de la croissance des effectifs de diplômés. Depuis 2020, on compte presque autant de chômeurs diplômés au-delà de bac +2 que de non-diplômés”.
Le gouvernement étudie actuellement plusieurs possibilités : réduire le nombre d’études (passer de 5 à 3 ans), donc avoir plus d’actifs sur le marché et réduire le budget de l’éducation. La question de la réorientation massive vers des métiers, où le besoin est urgent, est aussi sur la table.
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