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FinancesPolitique

Le projet de loi de finances de Sébastien Lecornu trop fragile pour les experts 

Par Nathan Guillemant | Publié le 16/10/2025

Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté, ce mardi 14 octobre, son projet de loi de finances. L’objectif affiché est ambitieux : réduire le déficit public de 30 milliards d’euros en un an. Malgré l’optimisme affiché par le gouvernement, les experts pointent la fragilité du plan, qui reposerait sur des hypothèses audacieuses et de nombreuses économies jugées « incertaines ».



Objectif : baisser le déficit public 

Le but est clair : ramener le déficit public de 5,4 % à 4,7 % du PIB. Pour y parvenir, le gouvernement prévoit un ajustement structurel d’environ 30 milliards d’euros, une manœuvre présentée comme la première étape vers un déficit inférieur à 3 % d’ici à 2029. Cet effort passera par 17 milliards d’euros d’économies sur les dépenses publiques et une augmentation des recettes de 14 milliards. Alors que le budget de 2025 reposait largement sur une hausse des impôts, Sébastien Lecornu a insisté sur la recherche d’un certain « équilibre » dans son projet.

Ainsi, la baisse des dépenses publiques représenterait environ 55 %, contre 45 pour l’accroissement fiscal. Par ailleurs, le taux de prélèvements obligatoires en France devrait s’établir à 43,9 %, en hausse de 0,3 point. Malgré cela, le poids des dépenses publiques pourrait baisser pour la première fois depuis deux ans, pour atteindre 56,4 % du PIB.


Lecornu optimiste, les experts pessimistes 

Si le projet s’inscrit dans la ligne politique du président de la République, les experts se montrent bien plus réservés que le Premier ministre. Ils émettent de sérieux doutes quant à la réussite des scénarios retenus, notamment en ce qui concerne les économies annoncées, dont la réalisation reste qu’une simple hypothèse. De plus, les prévisions de croissance du budget pourraient s’avérer trop optimistes, risquant ainsi de creuser davantage le déficit, bien trop important. Cette incertitude concerne également la mise en œuvre des réformes structurelles, dont le calendrier et les conséquences restent ambigus. Au final, malgré les intentions affichées, la crédibilité de ce projet de loi de finances est contestée, et son succès dépendra largement de la capacité du gouvernement à concrétiser les mesures présentées.