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Crise politique en France : le gouvernement Bayrou vacille, les marchés chutent

Par Thomas Lemoner | Publié le 27/08/2025

La France traverse une nouvelle zone de turbulence politique et économique. Le premier ministre François Bayrou a annoncé la tenue d’un vote de confiance le 8 septembre autour de son plan d’économies de 44 milliards d’euros. Destiné à ramener le déficit à 4,6 % du PIB, ces dernières mesures ont finalement ramené le désordre et l’instabilité dans la vie politique française. Cette initiative, censée rassurer les partenaires européens et les agences de notation, semble donc avoir produit l’effet inverse.

Une opposition unanime

De la gauche radicale à l’extrême droite, en passant par les centristes, l’ensemble des forces politiques représentées à l’Assemblée nationale a déjà indiqué son intention. Ils voteront, pour la plupart, contre le texte. Cette unanimité d’opposition rend hautement probable la chute du gouvernement. Ce serait alors le deuxième renversé en moins d’un an, après celui de Michel Barnier en décembre dernier.

Réaction immédiate des marchés

Les marchés financiers n’ont pas tardé à réagir. Le CAC 40 a perdu près de 2 % dans la journée. De leur côté, les rendements des obligations françaises à 10 ans se sont envolés. Les banques tricolores, particulièrement exposées au climat d’incertitude, ont été les premières pénalisées : BNP Paribas, Société Générale ou Crédit Agricole ont vu leur valeur chuter de 4 à 6 %. Cette défiance des investisseurs reflète une inquiétude plus large sur la capacité de la France à maintenir une trajectoire budgétaire crédible.

Macron face à un dilemme institutionnel

Par conséquent, si le gouvernement Bayrou est renversé, Emmanuel Macron devra choisir entre nommer un nouveau Premier ministre. Dissoudre l’Assemblée nationale ou convoquer des élections anticipées. Trois scénarios lourds de conséquences, chacun risquant de prolonger l’instabilité politique et d’éroder la confiance des acteurs économiques. Dans un contexte où Bruxelles insiste sur le respect des règles budgétaires et où les agences de notation scrutent la trajectoire française, l’exécutif se retrouve sous pression maximale.

Un climat de défiance prolongée

Ainsi, cette crise politique fragilise davantage la position internationale de la France. Celle-ci, on le rappelle, déjà confrontée à des tensions diplomatiques et à des signaux de ralentissement économique. Les investisseurs étrangers redoutent un affaiblissement durable de la gouvernance. Cela pourrait retarder les réformes structurelles nécessaires à la compétitivité du pays.

En bref : la France s’enfonce dans une crise politique à haut risque, dont les marchés financiers donnent déjà un avant-goût. Au-delà de la chute probable du gouvernement Bayrou, c’est la crédibilité budgétaire de l’État français et sa capacité à maintenir la confiance des investisseurs qui se joue dans les prochaines semaines.