Le 7 octobre dernier se produisait la 7e édition des ESTP au féminin (école Spécialisée des Travaux Publics). Une cérémonie qui prône l’excellence féminine dans le secteur du BTP et surtout prouver aux générations futures que l’ingénierie peut se conjuguer au féminin.
Une initiative qui rassemble
L’ESTP (anciennement École Spéciale des Travaux Publics, du bâtiment et de l’industrie) est l’une des 204 écoles d’ingénieurs françaises. Basée à Cachan, elle forme les aspirants ingénieurs, contremaîtres en devenir. Alors que l’école est toujours prisée, seulement 30 % d’élèves femmes sont en formation initiale ingénieur à l’ESTP. En nette progression depuis 2015 (25 %) certes, mais qui témoigne toujours d’un manque de féminisation du secteur.
La féminisation des écoles d’ingénieurs reste limitée à 28 % en France. Un chiffre qui alerte aujourd’hui alors que le secteur gagnerait à avoir une touche de créativité, et d’innovation féminine.
Alors quand des initiatives comme l’ESTP au féminin arrivent, elles sont d’emblée la bienvenue. Créé en 2010, ESTP au Féminin rassemble environ 600 femmes actives (étudiantes et diplômées), réparties en France et à l’international. Un réseau géant pour permettre aux femmes du secteur de networker, réseauter et surtout s’entraider.
Une soirée de gala aux allures de vitrine
Cette année, pour cette cérémonie, le comité a reçu plus de 87 candidatures, un record depuis la création des trophées en 2012. Cette cérémonie d’award a aussi été créée pour récompenser le leadership féminin. Mettre en lumière des femmes qui parfois galèrent à se faire une place dans ce milieu, encore beaucoup trop masculin.
Cette année fut composée en un quadriptyque : « Se lancer », « Construire », « Entraîner » et « Innover ». Des thématiques choisies sciemment pour mettre l’effort qu’il faut pour se lancer à son compte dans le secteur du BTP. “Ces trophées rappellent que chaque étape d’une carrière d’ingénieure, y compris les obstacles, est une preuve de courage et de résilience.” Rappelle d’ailleurs la présidente d’ESTP au Féminin Marie-Eve Raux.
Non sans rappeler que les 87 candidatures proviennent de 13 pays différents. De quoi souligner l’engouement autour de l’événement et surtout la ferveur toujours intacte autour du secteur du bâtiment et de l’ingénierie. 4 catégories, donc 4 lauréates : cette année, les heureuses gagnantes se prénomment Diane DEPARDON d’AGOSTINO, Laëtitia MORIN, Margaux PÉTILLON, et Gabrielle PIOT.
Depardon d’Agostino, cheffe de projet chez Bird Construction, promeut promeut une approche pluridisciplinaire et anime un podcast mettant en lumière les femmes qui bâtissent nos villes. Laëtitia MORIN (Entrainer), elle, a piloté des projets majeurs chez EDF et est spécialiste de la transition énergétique. Margaux PÉTILLON (Innover) est une pionnière de l’architecture bioclimatique et biosourcée. Elle a co-fondé l’Académie des Matériaux Biosourcés en 2024 pour former les professionnels aux pratiques constructives durables. Enfin, Gabrielle PIOT (Se lancer) est une ingénieure engagée pour une économie circulaire et une justice climatique. Elle a a débuté dans le conseil immobilier avant de rejoindre 2tonnes, une organisation dédiée à la sensibilisation aux enjeux du XXIᵉ siècle.
Le coup de cœur du public s’appelle Onja DAVIDSON RAOELISON. Onja Davidson est ce qu’on peut qualifier de “crack” : ayant grandi en France, d’origine malgache, c’est une chercheuse en gestion durable des ressources en eau à l’Université américaine Stanford, Onja est lauréate du Women in Science Incentive Prize. Ses travaux, reconnus par l’American Water Works Association, contribuent à la préservation des ressources hydriques.
Un avenir radieux
Si les précédentes éditions ont battues leurs pleins, les prochaines risquent d’être trépidantes. Cette édition 2025 marque une hausse de 15
% des candidatures par rapport à 2023. Un chiffre révélateur de l’engouement que crée cette jeune cérémonie.