Les scènes de joie envahissent les rues de Madagascar. Mardi 14 octobre, alors que Andry Rajoelina annonçait la dissolution de l’Assemblée Nationale, cette dernière a voté pour la destitution du président. Peu de temps après, l’unité militaire annonce « prendre le pouvoir » pour suspendre la constitution.
La fin d’une ère
Alors qu’il avait lui-même pris le pouvoir, par un coup d’État en 2009, Andry Rajoelina dénonce une « tentative de coup d’État militaire ». Or, la Haute Cour constitutionnelle annonce dans un communiqué « la vacance des postes de Président de la République et de Président du Sénat. ». L’unité militaire, allié de la gen Z, pendant ce mouvement de contestation, est invité par la Haute cour à prendre le pouvoir et « Invite l’autorité militaire compétente incarnée par le Colonel RANDRIANIRINA Michaël, à exercer les fonctions de Chef de l’État.».
C’est devant le palais présidentiel, dans la capitale malgache, que le colonel Randrianirina confirme la prise de pouvoir ainsi que la dissolution du Sénat et de la Haute Cour constitutionnelle mais maintient l’Assemblée Nationale : « on la laisse continuer à travailler ». Du côté du président, on assure que Andry Rajoelina « demeure pleinement en fonction ». 130 des 163 députés, soit plus de la majorité, ont voté pour la destitution du chef d’État. La dissolution a empêché la Haute Cour constitutionnelle de valider ce vote.
Jour de fête dans les rues de Madagascar
Dans les rues, les drapeaux malgaches sont brandis. On chante et on danse sur la place du 13-mai. Au départ, la jeunesse malgache s’était mobilisée pour protester contre les coupures d’eau et d’électricité touchant le pays. Ce mouvement, n’ayant aucun leader, ni porte-parole, a été rejoint par les militaire qui avaient joué un rôle important dans la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina.
La suite pour le gouvernement malgache
Après avoir annoncé la prise de pouvoir, le colonel Michaël Randrianirina, entouré de deux autres militaires, explique l’avenir du nouveau gouvernement au micro de l’AFP : « On va mettre en place un comité composé d’officiers venant de l’armée, de la gendarmerie, de la police nationale. Peut-être qu’il y aura des hauts conseillers civils là-dedans. C’est ce comité qui va assurer le travail de la présidence. En même temps, après quelques jours, on va mettre en place un gouvernement civil ».