À la suite du vote de confiance voté contre le gouvernement Bayrou, Emmanuel Macron a nommé au pied levé le 9 septembre, Sébastien Lecornu. Marcheur de la 1re heure, il a été de tous les gouvernements depuis 2017. Mais alors que la gauche et l’extrême droite expriment déjà de la réticence sur ce qu’il considère être de la “défiance” de la part d’Emmanuel Macron, l’exécutif, lui, veut par Lecornu, rassembler plus largement de la droite au centre. De quoi éviter une possible dissolution.
Dernier lapin sorti du chapeau
7 semaines. C’était le temps qu’il a fallu attendre avant qu’Emmanuel Macron ne nomme Michel Barnier après le mandat de Gabriel Attal. Si par la suite, il n’usera que de 8 jours pour nommer Bayrou pour remplacer Barnier, il ira encore plus vite cette fois-ci en nommant l’ex-ministre des Armées Sébastien Lecornu le 9 septembre.
Si le président Macron a décidé d’aller plus vite dans cette nomination, c’est que la situation du pays lui incombe d’imposer une célérité à ses décisions. Le budget 2026 n’est toujours pas voté et reste très impopulaire, la hausse des prix rend fou de rage la population, et l’Assemblée nationale est plus divisée que jamais.
Donc quand l’annonce Lecornu tombe, c’est aussi prendre de court les futures polémiques concernant une certaine passivité le concernant. Lecornu, c’est la macronie de la première heure. Ancien de l’UMP, il passe ensuite à “En Marche” en 2017. Dès lors, il vadrouille de ministères en ministères : secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire en 2017, ministre chargé des collectivités territoriales en 2018, ministre des Outre-mer en 2020, ministre des armées depuis 2022.
Le défi du budget
Sébastien Lecornu arrive donc dans un contexte loin d’être facile. Depuis 2022, la France connaît aujourd’hui son 5e Premier ministre. Le dernier étant conspué avant même son arrivée. Aujourd’hui, le plus grand défi de Lecornu sera d’incarner un changement et surtout celui qui pourrait rallier une nouvelle large coalition présidentielle capable de pouvoir diriger le pays jusqu’à 2027.
Son rôle sera également de trouver une solution pour le budget 2026 qui n’arrive pas à voir le bout. Le PS a déjà proposé un contre-budget que Lecornu s’est attelé à lire tandis que Retailleau et les Républicains proposent déjà un contrat de gouvernement.
Le dernier coup de poker du président pourrait s’avérer également être le dernier avant une nouvelle dissolution. En effet, beaucoup se murmurent à l’Assemblée nationale qu’une nouvelle dissolution est dans les tuyaux. L’ex-président Nicolas Sarkozy qualifie même une dissolution « d’inéluctable » à présent.
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