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Politique

Démission de Sébastien Lecornu : une fin rocambolesque

Par Alexandre Foumangoye | Publié le 06/10/2025

Aussitôt arrivé, aussitôt parti. Voilà comment l’on pourrait résumer le mandat de Sébastien Lecornu. Il devient donc le 5ème Premier ministre du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron, mais surtout le plus éphémère (27 jours) depuis Michel Barnier. Une situation qui devient intenable et qui plonge un peu plus la France dans une période trouble de son histoire.

Un petit tour et puis s’en va

« Je suis le Premier ministre le plus faible de la Ve République ». En prononçant cela, l’ex-premier ministre Lecornu était lucide sur sa situation et surtout ne jetait pas son mandat sur les meilleurs auspices. Parachuté par Emmanuel Macron après le vote de censure condamnant François Bayrou, Sébastien Lecornu avait pourtant voulu aplanir les tensions à son arrivée.

Rencontre avec les différents partis d’opposition, avec les partenaires sociaux, suppression de la mesure des jours fériés et des avantages des anciens premiers ministres, Lecornu ne lésine pas sur les efforts. Mais il se sait en danger, illégitime et surtout sur la sellette. Le gouvernement, lui, se fait toujours attendre. Les ministres démissionnaires ne font qu’expédier les affaires courantes. Jamais, dans la Ve République, l’on avait attendu aussi longtemps pour un gouvernement.

Le couperet tombe hier avec l’annonce du nouveau gouvernement. On y retrouve les mêmes noms du gouvernement Bayrou, Attal et Borne. Un désaveu total pour quelqu’un voulait apaiser les tensions. LR, PS, RN, LFI : toutes les strates de l’opposition critiquent le nouveau gouvernement le qualifiant de “réchauffé” et “insultant” envers les Français. Bruno Retailleau menace même de quitter le gouvernement.

À 10 h ce matin, Sébastien Lecornu donne sa démission à Emmanuel Macron, qu’il accepte aussi tôt. Une démission qui a tout l’air d’une fin précitée en prélude d’une censure à l’Assemblée nationale.

Aux mêmes causes, les mêmes effets

La question qui brûle désormais sur les lèvres des Français, c’est bien et maintenant ? Le président de la République martèle depuis qu’il ne démissionnera pas et qu’il ira au bout de son mandat (Mai 2027). Les oppositions, notamment LFI, poussent pour une destitution. Une mesure qui a peu de chances d’aboutir.

LR et PS, les partis de gouvernement, poussent pour un dialogue et un gouvernement qui représente tous les Français.

Les ministres nommés hier, eux, vont pouvoir bénéficier de leurs avantages d’anciens ministres : chacun percevra 28 000 € de salaire pendant 3 mois.