C’est aujourd’hui que les examens de motions de censure sont examinés à l’Assemblée nationale. Si le spectre d’une dissolution s’est éloigné avec le retrait du Parti socialiste : à droite comme à gauche, c’est le déchirement total !
La discorde des retraites
La réforme des retraites. Projet totémique d’Emmanuel Macron, poison pour la gauche, à reconsidérer à droite : ce projet provoque l’ire de la classe politique entière depuis 2023. Pour rappel, la réforme des retraites, c’est la garantie d’une pérennité financière du système par répartition. Face au vieillissement de la population et à l’allongement de l’espérance de vie. Sur le principe, l’âge minimum pour partir à la retraite passe de 62 à 64 ans. Le changement est progressif : chaque génération née à partir de 1961 voit son âge de départ reculer. Seulement de quelques mois. Et enfin, une revalorisation des petites retraites. Le minimum de pension est relevé à environ 1 200 € brut par mois pour une carrière complète au SMIC.
Mais beaucoup la trouvent défavorable, voire injuste pour les petites gens. Mardi, lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, Lecornu a annoncé suspendre la réforme des retraites de manière “immédiate” jusqu’à la prochaine élection présidentielle de 2027. Un pari que beaucoup jugent du fait de la pression du Parti socialiste.
En effet, Olivier Faure, le 1er secrétaire du Parti socialiste, avait annoncé qu’une suspension de la réforme des retraites était la condition sine qua non pour une non-censure.
Une décision qui passe mal
Si, pour beaucoup, cette suspension sonne comme une manière de respirer après 2 ans de suffocation. Pour d’autres, c’est juste donner du caviar aux cochons. En effet, cette suspension sonne comme une prolongation du gouvernement Lecornu, décrié depuis son arrivée. Cette suspension pousse aussi à penser que le président Macron s’achète une paix sociale après des appels à la démission de la part de ses opposants.
“Vous n’échapperez pas au vote des Français (…). Vous aurez tout fait, tout entrepris, tout sacrifier pour éviter de retourner aux urnes, mais vous y retournerez ! » Lance Marine Le Pen qui imagine déjà une dissolution et donc des élections législatives anticipées. » Le RN attend le jour de la dissolution avec une impatience croissante. Nos 140 députés du RN et de l’UDR ont hâte de retourner devant les Français« .
Tandis qu’à gauche, on fustige le président Macron, mais également le PS, pour avoir “pactisé” avec Lecornu. Le coordinateur national de la France Insoumise Manuel Bompard trouve cette alliance PS-Lecornu “affligeante”. Sur X mercredi, Mathilde Panot n’y voit qu’”un décalage dans le temps de la réforme des retraites qui fera perdre [aux Français] neuf à vingt-et-un mois de vie au lieu de deux ans». En effet, à gauche, on pensait la censure déjà faite avant même le discours de politique générale de Lecornu. Or, le rétropédalage du PS met à mal les plans de LFI, les écologistes et le PCF.
Même au sein du PS, des voix s’élèvent pour censurer. Comme c’est le cas de Paul Christophle, député de la Drôme, qui appelle à censurer, déçu du discours de politique générale du Premier ministre. Une sortie singulière alors qu’Olivier Faure, le patron du PS, a demandé aux élus socialistes de ne pas voter la censure contre le gouvernement Lecornu II, de manière à respecter la décision prise par l’état-major du parti à la rose.