La cour d’appel a ordonné à 13 h aujourd’hui la remise en liberté de l’ancien président de la république. Nicolas Sarkozy est incarcéré depuis le 21 octobre 2025, soit 20 jours exactement. Une sortie en bonne et due forme même si elle s’accompagne de certaines conditions.
Aussitôt rentré, aussitôt ressorti
Qui se souvient du dessin animé Speedy Gonzales ? Vous savez ce dessin animé, très connu dans les années 70-80, où Speedy est appelé “la souris la plus rapide du Mexique” ! Aussitôt arrivé à un endroit qu’elle repartait déjà à toute embardée. Alors, ici, le contexte et le personnage sont bien différents, mais le narratif est le même : partir, et vite.
Parce que le président Sarkozy n’aura finalement mis “que” 20 jours à la prison de la santé. Même si la notion du temps, d’un côté comme de l’autre de la prison, peut paraître bien relative. Des milliers de lettres, de l’argent, de très prestigieux visiteurs comme le ministre de la Justice : ces 20 jours ont sonné comme une saga.
Un rappel de contexte est de mise : le 27 mars 2025, le parquet national financier requiert à l’encontre de Nicolas Sarkozy une peine de sept ans de prison et de 300 000 euros d’amende, ainsi que cinq ans d’inéligibilité. Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Brice Hortefeux sont déclarés coupables d’association de malfaiteurs le 25 septembre pour l’affaire dite libyenne. Ou plutôt le pacte de corruption auquel Sarkozy aurait eu recours pour financer sa campagne présidentielle de 2012.
Il est cependant relaxé des trois autres chefs d’accusations pour lesquels il était poursuivi : la corruption, le détournement de fonds publics et le financement illégal de campagne. Il sera finalement incarcéré le 21 octobre avec mandat de dépôt différé entraînant un séjour en prison. Une première pour un ancien chef d’État en France, et même en Europe.
Sorti oui, mais pas (encore) d’affaire
Libéré dans la matinée après examen de sa demande de remise en liberté, l’ancien ministre de l’Intérieur comparaissait en visioconférence. Nicolas Sarkozy est remis en liberté sous contrôle judiciaire. Cela signifie qu’il portera potentiellement un bracelet électronique. Depuis sa condamnation, l’ancien président fustige une décision motivée par la « haine » des magistrats. Le procureur financier se dit sans « haine ».
Les juges, quant à eux, ont toujours justifié le mandat de dépôt l’envoyant en prison par la “gravité exceptionnelle” des faits reprochés à Sarkozy. Le président de la chambre de la Cour d’appel de Paris, Olivier Géron a précisé qu’en statuant sur une demande de mise en liberté : “les critères d’appréciation de la juridiction d’appel sont nécessairement différents de ceux de la juridiction de 1er degré” et que ces décisions ne présageait en rien de l’issue du procès en appel, qu’il devrait diriger.
En attendant, un nouveau procès sur ce feuilleton sans fin devrait se tenir en mars 2026. Par ailleurs, la remise en liberté de Nicolas Sarkozy est assortie d’une interdiction, pour l’ancien Président, d’entrer en contact avec le ministre de la Justice Gérald Darmanin.


