C’est fait ! Mais ce n’était finalement pas une surprise. Samuel Eto’o a été réélu à la tête de la Fédération camerounaise de football pour un mandat de 4 ans. Une élection sans surprise puisque qu’il était le seul candidat à sa réélection. Une victoire sans appel donc pour l’ancien joueur de l’Inter Milan, qui est émaillée de polémiques et surtout d’une pression constante du Ministère des Sports.
Le lion garde la tanière
Gianni Infantino, André Ayew, Roger Milla : voici pêle-mêle les noms de certaines personnalités du football qui ont félicité le dirigeant camerounais pour sa victoire à l’élection de la FECAFOOT. En effet, Samuel Eto’o a remporté le samedi 29 novembre, lors d‘une assemblée générale élective, la tête de la fédération pour un second mandat.
Une première pour un dirigeant depuis Iya Mohammed, aujourd’hui en prison ferme pour détorunement de fonds publics. Une victoire qui couronne 4 années émaillées de polémiques politiques, sportives et même sociétales. Parce que Samuel Eto’o, au-delà du joueur, c’est un personnage qui clive. Autant dans le monde du foot que dans un contexte socio-économique.
Car, si pour la plupart des camerounais, l’ancien joueur du FC Barcelone est celui qui a sauvé le football camerounais, pour d’autres, il a fait perdurer un système opaque qui gangrène le football depuis des années.
Des hauts, mais aussi beaucoup de bas
Comme bilan notable : on peut se souvenir de cette victoire contre l’Algérie en Mars 2022 qui qualifie le Cameroun en Coupe du monde. En effet, cette victoire lui est imputable puisque beaucoup lui reprochaient d’avoir nommé comme entraîneur l’ancien joueur de Liverpool (et ami proche) Rigobert Song. Beaucoup reprochent notamment le manque d’expérience de l’entraîneur camerounais. Un coup de poker gagnant donc puisque c’est lui qui envoie le Cameroun au paradis à la dernière minute à Blida.
On peut également lui accorder d’avoir ramené de la fermeté dans les rangs de la fédération camerounaise de football, trop souvent critiquée pour sa gestion scabreuse du football national. Il a également redémarré le championnat national (LPFC, Ligue de football professionnel du Cameroun ).
Mais si toutes ces victoires peuvent lui être accordées, le public, lui, retient les trop nombreuses brouilles avec le ministère des Sports avec l’épisode Marc Brys notamment en toile de fond. En effet, l’entraîneur belge a été nommé par… Le ministère des sports camerounais et non la FECAFOOT comme les textes le préconisent. Une épisode qui entache le natif de Douala et surtout les choux gras de la presse camerounaise et internationale. Ces détracteurs lui reprochent également une mainmise et une gestion autoritaire du vestiaire de l’équipe A camerounaise. L’épisode de la mise à l’écart du gardien André Onana en est la preuve.
Des promesses d’un lendemain meilleur
Avant les élections, des manifestations ont éclaté à Mbankomo. Devant le Centre d’excellence de la CAF avant le début du scrutin. « Les acteurs disent non à quatre ans de gabegie ! », « Eto’o fils, libère le football camerounais ! » ou encore « La FIFA complice de la mort du football camerounais depuis quatre ans ! » pouvaient être audibles à l’extérieur du building.
Au sortie de sa victoire, Eto’o a déclaré : « Notre prochain défi est juste devant nous : la CAN. Nous devons prendre les décisions qui s’imposent afin d’offrir aux Camerounais l’équipe qu’ils méritent. Vous avez constaté comme moi que le Cameroun ne sera pas au grand rendez-vous du football, la première Coupe du monde à 48 équipes. Nous devons tirer les conséquences de ce qu’il s’est passé ».
Une victoire qui représente également un gain énorme en termes de stabilité économique. Gianni Infantino, le président de la FIFA, a salué la victoire de son ami qu’il qualifie de “partenaire privilégié” dans la sous-région.


