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Prêt à l’Ukraine pour la guerre : on déshabille Pierre pour habiller Paul

Par Alexandre Foumangoye | Publié le 24/10/2025

Ce jeudi, la Commission européenne doit encore plancher pour savoir comment continuer les prêts à l’Ukraine pour la guerre. Un véritable casse-tête pécunier où la solution est (peut-être) toute trouvée : piocher dans les avoirs russes gelés par l’Europe.

La solution idoine ?

« Nous avons besoin d’argent en 2026, ce serait mieux d’en avoir au début de l’année prochaine ». Ces mots, ce sont ceux de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, invité au sommet européen hier après-midi. Alors que le conflit ukrainien s’enlise sur le front, et que l’Ukraine attend des missiles Tomahawk de la part des Etats-Unis, une aide financière supplémentaire serait la bienvenue.

Le guerre en Ukraine pour rappel a comme belligérant la Russie de Vladimir Poutine. La guerre actuelle en Ukraine s’appuie sur un conflit plus ancien, mais franchit une étape majeure lors de l’invasion russe à grande échelle du 24 février 2022. Avant cela, depuis 2014, la Russie avait déjà annexé la Crimée et soutenu des séparatistes dans la région du Donbass.
Le conflit crée une crise humanitaire massive : selon le Council on Foreign Relations (CFR), plus de 6,9 millions de réfugiés ukrainiens. Mais également 3,7 millions de déplacés internes, plus de 40 000 victimes civiles. Des infrastructures vitales comme des hôpitaux, centrales nucléaires (ex : Zaporizhzhia) sont régulièrement touchées.

Le Parlement européen réfléchit alors à un montage financier assez complexe : piocher dans les avoirs russes gelés depuis 2022, cela exonère Zelensky de rembourser quoi que ce soit en fin de conflit et répare déjà les dommages causés par la Russie.

Un plan complexe

Le plan consisterait, en l’état, à s’assurer que les actifs russes immobilisés le resteraient, sans quoi le bel édifice financier imaginé s’écroulait et les Européens devraient, dans l’urgence, rembourser les 140 milliards d’euros. Bart De Wever, le Premier ministre belge déclare à ce sujet : « Les entreprises d’origine européenne seront saisies en Russie. L’argent occidental gelé qui s’y trouve sera également saisi. Et peut-être que d’autres pays amis de [Moscou] feront de même ».

Le plan est risqué parce que l’UE voulait également s’assurer que, si, in fine, l’argent devait être remboursé par les Européens, tous les Etats-membres y participeraient. « Il y a toutes les chances que Kiev ne rembourse jamais ce prêt », confie un diplomate européen.

L’Europe veut aider, mais n’a plus les moyens de sa politique. Les Etats-Unis se sont déjà désolidarisés par la voix de Donald Trump qui ne voit plus l’intérêt de ce conflit. L’Ukraine arrive bientôt à bout de souffle.