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Hydrogène

BioSynthis : Ambassadeur de l’Hydrogène vert & CO2 killer 

Par Benoît Morin | Publié le 19/10/2025

Créée en 2001, BioSynthis est reconnue dans la mise au point et la production de solutions biosourcées, renouvelables pour l’industrie mais surtout biodégradables. Elle produit aussi son propre hydrogène vert et entend aller encore plus loin pour valoriser davantage la filière, démontrer et créer de nouveaux Eco-systèmes. 

Rencontre avec son fondateur, Thierry Bernoud et Julien Magne Directeur de production. 

Pourquoi l’hydrogène est au cœur de votre stratégie ? 

T.B : « L’hydrogène est au cœur de nos process mais plus qu’une stratégie d’entreprise, ce gaz naturel qui nous vient du ciel, fait surtout sens eût égard aux enjeux environnementaux de notre planète. BioSynthis a souhaité rapidement faire l’économie des cartouches d’hydrogène gris, non durable, car livrées par des camions toutes les semaines. Une logistique terriblement irresponsable. D’autant plus que l’hydrogène livré génère 12 x fois plus de CO2 lors de sa production et de sa livraison. C’est pourquoi, nous nous sommes attaqués à la production d’hydrogène vert, l’unique couleur qui nous intéresse, et le seul unique gaz à pouvoir rejeter de l’Oxygène ». 

Quels sont selon vous les principaux atouts de l’hydrogène vert ? 

T.B : « Déjà, l’hydrogène vert est très facile à fabriquer. D’une eau propre, on obtient en une seule étape, un gaz inodore, non toxique d’une pureté exceptionnelle, le tout sur place ! Ensuite, un kilo d’hydrogène vert vous permet d’émettre 9 kilos d’oxygène, tous les jours… Cela en fait 

l’Equation idéale du siècle, avec une nuance que peu de personnes ont encore saisit, le qualifiant souvent de vecteur d’énergie.. Quand on sait que l’Oxygène se raréfie un peu partout, dans les forêts tropicales en extinction, pire encore dans les océans, et que les populations sont obligées de migrer devant les canicules et des inondations à répétition  ! Le problème majeur au développement reste la question des autorisations et le manque de vision pour l’indépendance énergétique 2030.

Autre point à améliorer : l’optimisation du cout au kg, pour aller chercher les nouveaux marchés émergents et évidents comme la mobilité lourde et le chauffage. L’hydrogène en dégageant une flamme blanche de 2000 C, présente tous les atouts pour se substituer au gaz naturel ou GNL russe, tout en dégageant de la vapeur d’eau à la combustion – Plus de CO2 ! Il nous faut donc réaliser de nouveaux investissements, trouver des solutions pour stocker, compresser, liquéfier ou solidifier.. etc. Cela passe par de nouveaux partenariats « durables » de même ADN, comme celui que nous avons la chance de partager avec ENGIE Solutions.

En tout cas, l’hydrogène vert a tous les atouts pour décarboner une planète, une nation fragilisée, retrouver notre autonomie des 70’s: pouvoir être fabriqué sur place, abondamment sans gaz toxiques, générer un poumon d’oxygène au carrefour, ramener de la biodiversité, avec cette idée de trouver des nouveaux débouchés comme le médical, le traitement et purification des eaux usées ou la combustion des moteurs lourds, des chaudières, sortir du GNL, sortie de la Guerre… ». 

Quels sont vos futurs projets ?

J.M : « Pour mieux manipuler l’hydrogène, nous allons fabriquer notre propre Azote sur site à partir de l’air ambiant. Encore un plus, pour limiter les livraisons de cartouches, démontrer comment optimiser et sécuriser la production d’hydrogène. De fait, avec une usine modèle qui rejette de l’oxygène, Biosynthis se positionne comme un véritable CO2 killer ! On se positionne aussi comme un acteur social en créant un réseau de compétences locales, une économie circulaire régionale ». 

Comment percevez-vous l’évolution du marché de l’hydrogène ? 

T.B : « Nous sommes plus en retard en France que dans le reste de l’Europe et du monde. Je pense par exemple à la Hollande qui utilise l’hydrogène pour alimenter les tracteurs des avions, Corée et Japon qui rêvent de sortir du nucléaire, même les Etats-Unis ont réussi le défit d’installer un électrolyseur au pied des chutes du Niagara. En France, la réglementation est fort impactante, les autorisations mettent 18 – 24 mois au minimum. Il y a aussi des ruptures d’azote, c’est frustrant ! Au niveau européen, il n’y a pas de travaux d’harmonisation.

Autre grosse problématique : celle des matières premières. Depuis avril, les dérivés d’huile de palme/palmiste sont en rupture. Le contexte : nouveau dispositif ReFuelEU Aviation, un règlement européen entré en application à compter du 1er janvier 2025 ayant pour objectif d’imposer la décarbonation du secteur aérien en favorisant l’incorporation de Biocarburants  dans l’aviation (2 à 6 % SAF dans le kérozène). Dès lors, un système de fraude aux huiles usées (UCO) s’est rapidement mis en place sur l’Asean – 85 % de la production mondiale d’huile de palme. L’huile de cuisson usagée importée depuis la Chine, alimentée par la Malaysie pour produire des Biofuels / SAF en Europe, pourrait en réalité, être de l’huile de palme maquillée et catalyser une déforestation galopante vers la Papouasie, par exemple.. »

Enfin, quelles sont vos ambitions pour les prochaines années ?

T.B : « La meilleure manière de s’en sortir est de s’intégrer, de fabriquer nous-mêmes en Europe, de réactiver la filière Biodiésel 1ère génération combinée avec l’hydrogène vert et ainsi produire nos alcools gras, en collaboration avec nos agriculteurs. Ce serait un atout pour relancer filière oléagineux. Il faut continuer à démontrer toutes les applications possibles de  l’hydrogène comme chauffage, mobilité lourde, décarbonation des raffineries, des engrais et plus de Chimie verte. Alléger les taxes pour encourager la filière, défiscaliser les électrolyseurs devient capital, voir vital. Favoriser tout Ecosystème autour de l’hydrogène vert et multiplier les travaux autour de la purification de l’eau en amont, du stockage en aval, accélerer la mise à disposition et la livraison de l’hydrogène sur tout le territoire, afin retrouver notre 5ème place mondiale.. »

Pour plus d’informations : 

www.biosynthis.com 

4 bis rue de Foisnard, 91410 Saint-Cyr-sous-Dourdan

Tél. : 01 64 59 12 21