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Coaching & Management

L’alternance, solution miracle ou champ de mine ?

Par Thomas Lemoner | Publié le 12/09/2025

L’alternance, ce système qui vous permet d’assimiler études et travail. C’est une solution bien connue des jeunes pour se faire une première expérience professionnelle tout en continuant ses études, en format réduit. Ajoutez à cela que votre formation est à 100 % prise en charge et, cerise sur le gâteau, vous êtes payés… même quand vous êtes à l’école ! Cependant, de nos jours, il est de plus en plus complexe de trouver une entreprise qui vous accueille. Entre une demande accrue, certains domaines fermés, et aides de moins en moins importantes pour les entreprises, trouver une alternance peut s’avérer plus difficile qu’il n’y paraît. Alors, solution miracle, ou champ de mine ?

Une demande surchargée

Quand on connaît les avantages qu’offre ce genre de contrat, ça donne envie. Mais aujourd’hui, certains postes sont très pourvus. Par exemple, tout ce qui concerne le domaine de la communication. Les postes comme chargé de communication, ou Community manager, font face à une très forte demande. Bien souvent, pour un poste, il est possible d’avoir des dizaines, voire des centaines de candidatures, ce qui rend évidemment la tâche très difficile. Parallèlement, pour poursuivre sur cet exemple, de nos jours, quasiment toutes les entreprises ouvrent un service communication. Pour optimiser leur visibilité, ce secteur représente un levier d’une importance capitale. Par conséquent, l’offre augmente elle aussi. Mais malgré cela, le nombre d’étudiants sur le marché, lui, monte en flèche. Et avec un système éducatif qui incite les jeunes à faire des études plutôt que d’opter pour des métiers manuels, beaucoup de postes se retrouvent noyés dans les candidatures, laissant en définitive beaucoup d’espoirs sur le carreau.

Des aides qui fondent avec les années

Les contrats d’apprentissage ne sont pas seulement avantageux que pour les apprentis, les entreprises aussi, sont gagnantes. En effet, l’État encourage ce système par des aides qui permettent de financer l’année scolaire de l’élève. Exonéré de toute charge sociale, un apprenti coûte également moins cher qu’un employé en CDI. Tout le monde y gagne.

Cependant, avec la situation économique actuelle, l’État doit faire des économies. Et ça qui finit par retomber sur les entreprises et les contrats d’apprentissage. Depuis le 1 juillet 2025, toutes les entreprises doivent contribuer à une participation de 750 € pour tout contrat d’apprentissage pour les formations à partir du Bac + 3. Même les étudiants se sont vus attribués une nouvelle taxe au mois de mars 2025. Avant cette réforme, si vous étiez apprentis et que vous perceviez un salaire inférieur à 79 % du SMIC (soit 1422 € brut), vous étiez exonérés de toute charge sociale.

Désormais, le seuil est fixé à 50 % (soit 900 € brut). Ce qui change ? Au-delà de ce seuil, vous serez directement prélevés au titre de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement à la dette sociale (CRDS). Concrètement, si vous touchez 51 % du SMIC, cette taxe s’élève de 5 €. Si vous percevez 100 € du SMIC, vous serez prélevés de 146 €.

Un système qui reste avantageux malgré tout

Malgré ces différentes réformes, employer un alternant reste avantageux pour tous les partis. L’apprenti coûte toujours moins cher à l’employeur qu’un salarié en CDI. Sans oublier que l’étudiant reste payé tout en profitant d’une année scolaire totalement prise en charge par son entreprise grâce à l’Organisme prioritaire collecteur agréé (OPCO). En réalité, ce sont peut-être les étudiants, les plus impactés. Ils voient leur pouvoir d’achat réduit en fonction de leur salaire. Et quand on sait que la précarité étudiante touche déjà un grand nombre de jeunes et que cela peut impacter gravement notre société à l’avenir, cette taxe reste un frein et un handicap pour les étudiants qui se retrouvent, à leur tour, piégés par les taxes.