Quand la technologie rencontre la bienveillance
Dans un monde où les besoins en santé mentale explosent, mais les modèles de soins traditionnels restent inaccessibles pour beaucoup, une innovation française tente de réconcilier la technologie de pointe et l’accompagnement humain. Joy, développée par la startup Teale, se positionne comme la première intelligence artificielle conversationnelle spécifiquement conçue pour la santé mentale, accessible 24h/24 et 7j/7 depuis un smartphone. Mais contrairement aux IA généralistes qui peuvent donner des réponses approximatives ou dangereuses, Joy repose sur des fondations scientifiques rigoureuses et une éthique stricte.
Une IA pensée par des psychologues, pas par des ingénieurs seuls
Développée par des psychologues, enrichie de milliers d’heures de contenu validé scientifiquement, Joy offre un espace de dialogue sécurisé, fiable et sans jugement. Cette approche tranche radicalement avec les chatbots généralistes comme ChatGPT auxquels des millions de personnes confient leurs problèmes psychologiques sans garantie de pertinence des réponses. L’histoire récente du chatbot Tessa, qui avait conseillé à une utilisatrice de perdre du poids alors qu’elle souffrait de troubles alimentaires, illustre les dérives possibles d’une IA mal calibrée.
Joy s’appuie sur cinq principes fondateurs qui structurent son fonctionnement. La proactivité permet à Joy de détecter au plus tôt les signaux de détresse et d’inciter à la réflexion, à l’action, ou d’orienter vers un professionnel. La personnalisation adapte chaque interaction à l’état émotionnel, au contexte et aux objectifs de l’utilisateur. S’ajoutent la validation scientifique de tous les contenus, la confidentialité absolue des échanges (données hébergées en Europe sous contrôle exclusif de Teale), et surtout un positionnement clair : Joy ne remplace pas un psychologue, c’est un soutien complémentaire qui oriente l’utilisateur vers un professionnel si un besoin de suivi apparaît.
Répondre à une triple urgence sanitaire, sociale et économique
Le contexte qui a présidé à la création de Joy est alarmant. En France, la thérapie traditionnelle exclut souvent celles et ceux qui en auraient le plus besoin : délais d’attente interminables, inégalités géographiques et socio-économiques limitent l’accès aux soins professionnels. Selon une étude OpinionWay de mars 2023, 44% des salariés français déclarent être en détresse psychologique et 28% en burnout. Les conséquences économiques sont considérables : jusqu’à 3 000 euros par an et par salarié selon Deloitte et l’Institut Sapiens, faisant de la santé mentale la première cause d’absentéisme en entreprise.
Face à ces constats, Joy est disponible 24h/24, 7j/7, gratuitement, depuis n’importe quel smartphone, particulièrement utile dans les zones où l’offre de soins est limitée, ou pour les personnes qui ne sont pas encore prêtes ou capables de consulter un thérapeute. Cette accessibilité immédiate répond à un comportement émergent : des millions de personnes se tournent désormais vers les IA pour leurs questions de santé mentale, par peur du jugement, par manque de temps, ou simplement parce que c’est plus simple. Plutôt que de condamner cette tendance, Teale a choisi de l’encadrer en proposant une solution sécurisée et scientifiquement fondée.
Un outil complémentaire, pas un substitut
Julia Néel Biz, CEO et cofondatrice de Teale, l’affirme clairement : Joy n’est pas née d’une fascination pour l’intelligence artificielle, elle est née d’une frustration face à la souffrance humaine et à l’absence de réponses adéquates à grande échelle. L’objectif n’est pas de remplacer les thérapeutes, mais de préparer et d’optimiser les prises en charge professionnelles. L’un des principaux facteurs de réussite d’une prise en charge réside dans l’état de motivation et de disponibilité à s’engager du patient en début de thérapie. Joy aide à mettre des mots sur ce que l’on ressent avant un premier rendez-vous, puis consolide les acquis entre les séances grâce à des rappels, exercices et pistes de réflexion.
Cette approche complémentaire crée des synergies vertueuses. Joy réduit la charge émotionnelle liée à une première démarche de soutien en santé mentale et participe à démystifier la thérapie, en la rendant plus accessible et moins intimidante. Pour les personnes déjà en thérapie, elle renforce la continuité du soin entre les consultations. Pour celles qui hésitent encore, elle constitue une première marche moins intimidante qu’un rendez-vous chez un professionnel. Et pour les situations d’urgence nocturnes ou dans des territoires mal dotés en psychiatres, elle offre un premier niveau de soutien immédiat.
