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Guila Clara Kessous, une voix féminine qui ouvre la voie aux femmes !

Par Morgane Huby | Publié le 21/07/2025

Guila Clara Kessous a plus d’une corde à son arc. Littéralement, elle en montera une pour un clip réalisé dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes ! Artiste, militante, coach, cette femme qui prône chaque jour l’intelligence du cœur est une des figures inspirantes du monde actuel. Elle parcourt à ce titre la planète pour défendre les causes qui lui tiennent à cœur et avec les talents qu’elle embarque, essayer à son niveau de changer la donne, notamment sur la scène diplomatique. Guila Clara Kessous est de celles que l’on n’oublie pas et dont les valeurs peuvent complètement accompagner les managers et dirigeants dans leur quotidien.

Aller vers l’autre, une nécessité pour bâtir un monde plus harmonieux

Chevalière de l’Ordre du Mérite et artiste de l’UNESCO pour la paix, Guila Clara Kessous a toujours donné du sens à son action en la mettant au service de l’Autre. Qu’il s’agisse d’aider un manager ou un dirigeant à sortir de son isolement ou à rompre avec des blocages, souvent d’ordre émotionnel, ou bien d’accueillir la voix de ces femmes victimes de violences partout dans le monde, chacune de ses actions est guidée par cette volonté d’agir et d’être utile. « Je crois que l’altruisme est quelque chose de partagé par le plus grand nombre, du moins, il devrait l’être. Loin de moi l’idée de cultiver le syndrome du sauveteur mais au contraire, d’agir en connexion avec l’autre. Pour moi, il est capital d’avoir conscience de cette connexion pour trouver sa propre place dans la matrice sociétale. Dans le rapport à autrui, il y a aussi cette notion de raison d’être au monde. Et je pense qu’il est primordial de valoriser l’altruisme, dans cette acception, dès le plus jeune âge. Aider l’autre, c’est s’aider soi-même. Quand je suis sur le terrain, auprès des femmes qui souffrent atrocement dans des pays en guerre, quand je les écoute, il y a un alignement qui se fait en moi pour donner du mieux que je peux avec l’art thérapie ».

L’intelligence émotionnelle ou comment déconstruire le management actuel

« Vous savez, lorsque j’interviens en entreprise, auprès de managers ou de dirigeants, notamment dans des grands groupes, si les problématiques sont toutes différentes, leur ressort tient très souvent du même facteur : l’humain. L’émotionnel est toujours sous-jacent. L’entreprise de demain ne sera pas performante par l’intelligence artificielle, mais bien par l’ »heartificial intelligence », l’intelligence du cœur, fondée sur l’écoute et l’empathie cognitive. C’est sans nul doute la première des compétences à cultiver pour réussir à manager et à bien manager surtout », raconte celle qui en a fait le noyau dur de sa méthodologie de coaching. A celles et ceux qui ne s’appuient que sur les fameux KPIs, Guila Clara Kessous rétorque par les KBIs (Key Behavioural Indicators) ou Indicateurs Clés Comportementaux. Sa singularité repose aussi dans cette capacité naturelle à relier les domaines. Une capacité qui génère un accompagnement riche, différent et nettement plus impactant. En effet, le cœur, les émotions révèlent aussi une attitude face au corps.

Alors, quoi de mieux que l’art pour libérer l’âme et le corps et ainsi participer à une reconstruction complète ? « L’art a toujours fait partie de ma vie et très vite, j’ai ressenti son immense pouvoir. C’est un formidable levier pour apaiser les tensions et transcender le repli sur soi. On peut se rejoindre grâce à l’art, c’est aussi un outil d’éducation à la paix. Je le vois au fil de mes interventions, lors de forums internationaux que je dirige comme lors du « Word Art Day International Forum » ou le « Femina Vox International Forum » à l’Unesco ou directement sur le terrain, lors d’actions humanitaires. Et ce qui vaut pour réparer des femmes victimes de violences vaut aussi pour des managers ou dirigeants bloqués dans des postures archaïques. Tenez, par exemple, cette semaine, j’interviens pour un grand groupe d’assurance, avec un groupe de huit collaborateurs. Après la formation à la gestion des conflits, j’anime une session de formation autour de l’assertivité. J’inclus beaucoup de jeux de rôle et d’improvisation ». Cette notion de leadership du cœur, Guila Clara Kessous l’a également travaillée et affinée au regard des TOP ou Techniques d’Optimisation du Potentiel, développées par Edith Perreaut-Pierre, médecin militaire. En tout cas, pour Guila Clara Kessous, celles et ceux qui partagent sa vision du « Heartificial Intelligence » sont des leaders charismatiques, au sens où ils sont des gens qui savent motiver, créer du lien, fédérer et susciter l’adhésion de leurs collaborateurs. Tout ce qui donne une âme à une entreprise et se veut source de performance à long terme.

Trois enjeux managériaux d’importance

Quand on demande à Guila Clara Kessous la clé d’un bon management, elle répond que cela tient à trois disciplines, dont le manager ou le dirigeant doit être au fait. D’abord, la gestion de stress, intrinsèquement liée à la gestion émotionnelle (et dans cette double relation à l’autre et à soi-même). « Beaucoup de dirigeants que j’accompagne sont en fait des bourreaux d’eux-mêmes, cultivant le perfectionnisme…qui à l’extrême, peut devenir une maladie ! ». Deuxième clé d’un bon management selon Guila Clara Kessous : la psychologie positive et le leadership positif. « Je dis toujours à mes coachés de ne jamais présupposer de la santé mentale des gens qui les entourent. D’où l’intérêt de maîtriser sa communication ». Enfin, la négociation est au cœur d’un management réussi avec cette idée de conscientiser les intérêts de négociation auprès des différentes parties. Pour celle qui a reçu le prix « International Thought Leader of Distinction » award 2021 par le prestigieux MEECO Leadership Institute, managers et dirigeants sont également confrontés au défi VUCA (Volatility, Uncertainty, Complexity and Ambiguity). Dans ce contexte, chacun doit apprendre à travailler sur ce qu’il sait quand il ne sait pas, autrement dit, l’intelligence situationnelle.

S’inspirer de Guila Clara Kessous pour aspirer

Après l’obtention en 2005 d’un Executive MBA de l’ESSEC Business School, Guila Clara Kessous va faire une rencontre essentielle pour la suite de son parcours. Elle découvre la pièce, le Procès de Shamgorod ou le jugement de Dieu, écrite par Elie Wiesel. « Je lui ai écrit, il m’a répondu et est devenu mon directeur de thèse et moi, son élève. Je crois qu’il faut choisir les figures qui nous inspirent, il faut aller les voir et ensuite trouver la force nécessaire pour « aspirer » à leur ressembler dans leurs valeurs. ». Enseignant un cours de théâtre et droits humains à Harvard, Guila Clara Kessous propose alors des exercices expérimentés auprès de survivants de génocides ou victimes de traumatismes divers. Mais à force d’entendre ces témoignages de violences et d’atrocités, elle perd pied et décide de s’inscrire à un cours sur le bonheur dispensé par Tal Ben Shahar, un des maîtres de la psychologie positive. Une vraie prise de conscience que la souffrance est partout et pas uniquement sur les terrains de guerres et de génocides. William Ury, spécialiste de la négociation raisonnée, ou Paul Ekman, expert de l’intelligence émotionnelle ont également inspiré Guila Clara Kessous. « Mes rencontres avec Simone Veil, Christine Lagarde ou le Dr Denis Mugwege m’ont aussi inspirée. Aujourd’hui, ce sont plus des personnalités sportives qui m’inspirent comme Coco Gauff ou Carlos Alcaraz qui raconte comment lors de sa finale, cette année, il a joué point par point. Une concentration du court terme est un sujet très intéressant à dupliquer en entreprise ».

De la diplomatie au féminin

Si Guila Clara Kessous œuvre quotidiennement pour l’entrepreneuriat au féminin, elle milite aussi pour la diplomatie féministe. A ce titre, elle a choisi de faire la démarche de créer une version « féminisée » des Accords d’Abraham qu’elle a intitulée « Les Accords de Sarah et Hajar ». Elle a ainsi toqué aux portes des gouvernements du Maroc, du Barhein, des Emirats Arabes Unis et d’Israël pour leur demander de proposer une femme politique qui puisse signer cette déclaration historique sur les droits des femmes, le 27 avril 2023. Plus largement, elle milite pour que les femmes prennent place aux tables des négociations. C’est aussi dans ce contexte qu’elle vient à Cannes depuis deux ans pour animer une master-class sur la thématique Women Empowerment et où cette année, elle a présenté les accords internationaux des femmes dans la diplomatie. Enfin, c’est aussi Guila Clara Kessous qui a initié le Forum International Femina Vox à l’UNESCO, un forum pour faire entendre les droits des femmes dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes. Lors de la dernière édition, le 5 mars dernier, le public a notamment assisté à la performance d’une artiste iranienne, à la prise de parole de la ministre des droits humains de la République Démocratique du Congo, Chantal Chambu Mwavita, entendu plusieurs intervenants sur le sujet des masculinités positives ou les 30 ans de la déclaration de Beijing. Des moments émouvants qui donnent envie de s’impliquer et d’agir. D’ailleurs, en matière d’action, notre militante jusqu’au bout des ongles clame à qui veut l’entendre que « la diplomatie n’est pas l’apanage d’élites politiques. Il faut décloisonner le politique du diplomatique. On a bien créé un label vert, on pourrait tout aussi bien créer un label humain qui viendrait récompenser les entreprises qui par exemple réussissent à faire travailler sur un projet commun des populations dites « ennemies ». C’est ce message qu’il faut faire passer aux jeunes générations, notamment, à celles qui se lancent dans l’entrepreneuriat ». A bon entendeur…

Nul doute que Guila Clara Kessous fera entendre sa voix et celle de toutes les femmes comme son engagement en faveur de la paix lors de la prochaine Mostra de Venise où elle viendra, à la fin de l’été, animer une master-class, lors de la semaine de la paix à Genève, mi-octobre prochain ou encore en 2026, lors du Forum International des Femmes à Londres.  « La paix comme la place des femmes sont des notions qui méritent d’être inculquées dès le plus jeune âge. Mais il y a aussi une économie de la paix à défendre et ce n’est pas toujours simple. Vivre ensemble avec le bonheur d’être d’accord de ne pas l’être, c’est la base d’un rapport pacifique ». Et de conclure avec la maxime du Taciturne : « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ».

Guila Clara Kessous en bref

La femme qui l’inspire : Simone Veil, une femme de combats intellectuels comme elle…
Son cheval de bataille : œuvrer pour la paix en favorisant une éducation au travail.
Son mantra : à cœur vaillant rien d’impossible.

Son projet du moment : Woman on rope, allégorie de la difficulté des femmes à s’élever dans notre société et être l’égal de l’homme
Nommée « Artiste de l’UNESCO pour la paix » en 2012. 
Dernière distinction : 2025, le prix Women of the Decade du Women Economic Forum