Tout le monde le sait, l’échéance du 8 septembre pend au nez du gouvernement Bayrou comme un adieu à Matignon. RN, LFI, Écologistes, PCF, qui ne va pas voter contre la confiance du Premier Ministre ? Avec une telle décote de popularité, la semaine passée ressemblait plus à une mission sauve qui peut qu’à autre chose.
Un ministre reconnecté… mais trop tard
Depuis l’annonce de son appel au vote, on le voit partout. Radios, télé, réseaux sociaux, le chef de Matignon n’avait jamais donné autant d’interviews en une semaine. Mais était-ce tant une bonne idée ? N’a-t-il pas pris conscience de l’importance de son rôle trop tard ? En réalité, ces multiples interventions ont plus sonné comme une remise en place à l’unisson. Comme si chaque journaliste qu’il a eu en face de lui avait voulu lui dire « mais pourquoi vous ne vous réveillez que maintenant ? » En réalité, chaque média s’est fait un malin plaisir de l’interroger sur les mesures, les chiffres déficitaires, les scandales autour de ses comportements. En voulant sauver sa place et son camp, François Bayrou s’est finalement retrouvé embourbé et démuni avec comme seule réponse la manière et le ton du/de la journaliste en face de lui.
Un mandat ou un calvaire ?
Le mandat de François Bayrou à Matignon a été marqué par sa proposition pour le budget 2026 et les économies proposées. En voulant supprimer deux jours fériés, il s’est directement mis les Français à dos. Et malgré sa bonne volonté en se disant prêt à faire machine arrière en cas de proposition d’une autre mesure, rien n’y fait. Bayrou aura notamment créé la polémique avec l’affaire Bétharram, lui qui était informé des violences faites dans l’établissement, sans rien dire. Une version révélée par sa propre fille. Entre scandales, nomination surprise, mesures controversées, l’ultime coup de poker avec cet appel au vote de confiance, semble voué à l’échec.
Des discours avertissant, des actes délirants
Si on écoute les discours de François Bayrou sur les dépenses des Français, l’économie du pays et surtout la dette nationale qui plane au-dessus de nos têtes, les Français dépenses trop et doivent faire plus d’efforts.
Mais dans l’autre sens, on apprend dans les médias que le Premier Ministre se permet des aller-retour en jet entre Paris et Pau (où il est maire) pour faire un discours sur les énergies renouvelables : N’y aurait-il pas un paradoxe quelque part ? Quelques mois plus tard, après avoir longuement parlé de l’état de la dette et de la situation du pays, on apprend que le partisan de MoDem fait rénover son bureau à Pau pour une facture de 40 000€. L’argument : « lui redonner de sa splendeur « En période de crise économique et politique ? Une fracture évidente justifiée par un ministre qui demande toujours plus d’efforts à ses concitoyens, mais qui démontre le contre-exemple.