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ImmobilierPatrimoine et Performances

Immobilier : Pilier du patrimoine 

Par Thomas Lemoner | Publié le 21/09/2025

Un actif refuge dans un contexte incertain 

L’immobilier occupe une place centrale dans le patrimoine des Français. Plus qu’un simple actif financier, il s’impose comme un bien tangible, rassurant par sa valeur d’âge, se loger, transmettre, sécuriser sa famille, autant que par sa capacité à générer des revenus réguliers. Dans un monde où les marchés financiers connaissent des variations brutales, où l’inflation rogne le pouvoir d’achat et où les tensions géopolitiques brouillent les perspectives économiques, la pierre conserve son statut d’actif refuge par excellence. 

Cette résilience s’explique par plusieurs facteurs : la stabilité de la demande en logement, la rareté relative du foncier, mais aussi l’attachement culturel des Français à la propriété. Résidence principale, investissement locatif ou encore participation dans des fonds immobiliers collectifs : autant de leviers qui font de l’immobilier une brique incontournable dans une stratégie de diversification patrimoniale. 

Des dynamiques contrastées selon les segments 

Le marché immobilier traverse actuellement une phase de recomposition profonde. Après une période d’euphorie liée aux taux historiquement bas, la remontée brutale du coût du crédit a freiné la demande et entraîné un ralentissement notable des transactions. Beaucoup d’acheteurs se retrouvent exclus du marché, et les vendeurs doivent ajuster leurs attentes. 

Pour autant, il serait réducteur de parler d’un marché en crise. Certains segments tirent leur épingle du jeu. 

  • Le résidentiel actif : dans les zones tendues, grandes métropoles, villes étudiantes, bassins d’emploi dynamiques, la demande excède largement l’offre. Pour les investisseurs, cela garantit des taux d’occupation élevés et une perspective de valorisation à long terme, malgré la contrainte du financement. 
  • L’immobilier tertiaire : bousculé par le télétravail. Et l’hybridation des usages, il se réinvente. Les bureaux classiques cèdent du terrain aux espaces modulables, plus flexibles et énergétiquement sobres. Les immeubles « verts », certifiés HQE ou BREEAM, séduisent les entreprises soucieuses de leur empreinte carbone. 
  • La logistique : véritable gagnante de l’essor de l’e-commerce. Entrepôts, plateformes de distribution et hubs connectés deviennent des actifs de premier choix pour les investisseurs institutionnels comme privés. 

Ainsi, loin d’un effondrement, c’est une redistribution des cartes qui s’opère, où certains segments gagnent en attractivité. 

Les SCPI et OPCI, des solutions de mutualisation

L’investissement immobilier ne se limite plus à l’acquisition d’un appartement ou d’un local commercial. Depuis plusieurs années, les solutions collectives séduisent un nombre croissant d’épargnants. 

  • Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) offrent la possibilité d’acheter des parts dans un portefeuille diversifié d’immeuble (bureaux, commerces, santé, logistique). L’investisseur perçoit des loyers proportionnels à son investissement, sans avoir à gérer directement le bien. 
  • Les OPCI (Organismes de Placement Collectif en Immobilier) ajoutent une dose de liquidité grâce à une part investie sur les marchés financiers. 

Ces véhicules permettent une mutualisation des risques et un accès simplifié à des actifs parfois inaccessibles en direct. Pour l’épargnant, c’est la garantie d’une gestion professionnelle et d’un ticket d’entrée plus abordable. En période de taux élevés et de marché résidentiel contraint, ces solutions apparaissent comme un relais de croissance majeur. 

Immobilier et durabilité : un enjeu de taille

La transition énergétique bouleverse en profondeur le secteur immobilier. La valeur d’un bien ne se mesure plus uniquement à sa localisation ou à sa surface, mais aussi à sa performance énergétique et à sa conformité aux normes environnementales. 

  • Rénovation énergétique : avec la loi Climat et Résilience, les logements les plus énergivores (classés G et F) sortent progressivement du marché locatif. Les propriétaires doivent engager des travaux coûteux, mais indispensables. 
  • Critères ESG : pour les investisseurs institutionnels, les standards environnementaux, sociaux et de gouvernance deviennent incontournables. Les fonds immobiliers qui n’intègrent pas ces critères risquent à terme d’être délaissés. 
  • Opportunités de valorisation : un bien durable, bien classé au PDE, gagne en attractivité, tant pour les locataires que pour les acheteurs. 

Ce virage écologique représente donc une contrainte réglementaire, mais aussi une opportunité d’innovation et de création de valeur. 

Un levier de performance globale

L’immobilier ne se réduit pas à une question de rendement brut. Il est aussi un outil stratégique pour répondre à des objectifs variés : 

  • Préparer sa retraite, grâce à des revenus complémentaires réguliers. 
  • Optimiser sa fiscalité, avec des dispositifs comme Pinel, Malraux, Denormandie ou le statut LMNP. 
  • Protéger sa famille en constituant un patrimoine transmissible. 
  • Diversifier ses actifs, dans une logique de long terme 

L’intégration de nouvelles tendances, digitalisation des transactions, plateformes d’investissements fractionnés, solutions collectives, élargit encore les possibilités. L’immobilier s’adapte aux attentes d’une nouvelle génération d’investisseurs, en quête à la fois de rendement, de simplicité et de sens. 

Si le marché immobilier connaît des cycles et des ajustements, sa résilience reste indéniable. À la foi pilier de sécurité et vecteur d’innovation, il continue d’occuper une place stratégique dans les allocations d’actifs. Pour les conseillers en gestion de patrimoine comme pour les investisseurs, l’immobilier demeure un allié précieux, capable d’articuler rendement, sécurité et responsabilité dans une logique de long terme.