Guerre commerciale UE-USA : me 12 juillet 2025, le gouvernement américain a annoncé l’instauration de droits de douane de 30 % sur les importations européennes (et mexicaines), applicables dès le 1ᵉʳ août. Une escalade brutale justifiée par Washington par un déséquilibre commercial persistant. Cette décision survient dans un contexte de réorganisation mondiale des chaînes d’approvisionnement, alors que les élections américaines approchent.
Paris face à Washington : la France en première ligne
La France a immédiatement soutenu une réponse ferme face à cette guerre commerciale. Le ministre du Commerce extérieur, Laurent Saint‑Martin, propose d’envisager des mesures anti‑coercition, ciblant non seulement les produits industriels, mais aussi les services et la tech. Emmanuel Macron, quant à lui, défend la suspension temporaire des investissements européens aux États-Unis comme moyen de pression. Cette position contraste avec celle de l’Allemagne, qui préfère privilégier une stratégie plus diplomatique et négociée.
L’UE riposte… mais via la négociation
Bruxelles a élaboré une riposte de 72 milliards d’euros de contre‑tarifs touchant notamment avions Boeing, voitures, bourbon, produits chimiques… mais a temporairement différé leur mise en œuvre pour encourager un compromis avant le 1ᵉʳ août.
Les ministres européens ont validé ce report, pariant sur une solution politique de dernière minute, tout en conservant la possibilité d’activer ces mesures de rétorsion.
Contexte : une guerre à long terme
- Les États-Unis ont déjà imposé en mars-avril 2025 des droits de 10‑20 % (voire plus) sur acier, aluminium et automobiles.
- En accessoire, Trump avait menacé de monter les taxes jusqu’à 50 % si un accord n’était pas trouvé d’ici au 9 juillet, ultimatum ensuite repoussé au 1er août.
- L’UE a répondu par des sanctions de 25 % sur des biens américains à partir d’avril, notamment dans l’agroalimentaire et la mécanisation.
Des enjeux pour les exportateurs français
Les conséquences économiques sont déjà tangibles :
- Les secteurs automobile, agroalimentaire, aéronautique, vins & spiritueux, et luxe sont particulièrement vulnérables.
- En 2025, un tarif de 30 % pourrait affecter des exportations françaises estimées à plusieurs milliards d’euros dès cet été.
- Dans l’ensemble, une hausse des tarifs de 10‑25 % pourrait réduire le PIB de l’UE de 0,3 %, voire davantage selon l’ampleur du conflit.
Stratégies en cours
- Négocier jusqu’au bout
L’UE et Washington poursuivent des discussions intensives jusqu’au dernier moment pour éviter d’enclencher les mesures tarifaires imposées.
- Diversification des partenaires
En parallèle, Bruxelles renforce ses accords commerciaux en Asie et Amérique latine (Indonésie, Mercosur…) pour réduire sa dépendance au marché américain.
- Unité sous tension
La France pousse pour une posture intransigeante, l’Allemagne souhaite privilégier le dialogue, et d’autres États (Italie, Espagne) appellent à une ligne intermédiaire.
À quoi s’attendre cet été ?
D’ici au 1ᵉʳ août : la pression sera forte pour trouver un accord ponctuel, éventuellement par des concessions sur certains secteurs. Sans accord : les contre‑tarifs européens seront déclenchés, ce qui mènera à un choc économique impactant les consommateurs et les entreprises des deux côtés de l’Atlantique. Au-delà : la crise pourrait durablement remodeler les chaînes d’approvisionnement globales, accélérer le repli sur soi économique et marquer un tournant dans les relations transatlantiques.