Cette semaine, François Bayrou reçoit les chefs de partis à Matignon. Officiellement, c’est pour « échanger » sur le budget et préparer le vote de confiance du 8 septembre. En réalité, c’est surtout une partie de poker grandeur nature : chacun avance ses jetons, bluffe un peu, certains préfèrent même quitter la table.
Case 1 : Le Premier ministre, maître du jeu… ou joueur en sursis ?
Bayrou a distribué les cartes. Mais son jeu est fragile : majorité relative, opposition fracturée, et un budget à faire passer. S’il n’obtient pas la confiance, rideau.
Case 2 : Le PS, Olivier Faure le stratège prudent
Carte jouée : « Oui… mais non »
Il dit que le programme du Nouveau Front Populaire (NFP) devra être révisé, car certains points seraient « impossibles à appliquer ».
Traduction : il ne ferme pas la porte, mais il veut remodeler la maison avant d’y habiter.
Case 3 : Les Écologistes, Marine Tondelier la joueuse collective
Son idée, l’union fait la force. Elle voudrait rassembler la gauche. Elle appelle les forces du NFP à se remettre autour de la table, façon coopérative. En réalité, son objectif est de préparer « l’après Bayrou » plutôt que de négocier avec lui.
Case 4 : Le PCF, Fabien Roussel le franc-tireur
De son côté, le représentant du Parti Communiste Français joue carte sur table, et assume être contre le politique budgétaire du Premier ministre. Selon lui, ce budget est un « poison mortel ». Sans suspens, le PCF votera donc contre la confiance.
Case 5 : RN et LFI, les abstentionnistes du rendez-vous
Les partis extrémistes, eux, passent même leur tour. Les Insoumis de Mélenchon refusent la consultation : pas question de légitimer Bayrou. Le RN de Marine Le Pen et Jordan Bardella juge que ça ne sert à rien. Résultat, les deux partis ne viennent même pas jouer.
Carte 6 : « le socle commun », la caution centriste
Le « socle commun » regroupe Renaissance, MoDem et quelques alliés centristes qui constituent la base du gouvernement. Ils jouent la carte du « on reste dans le jeu… pour l’instant ». Ils ne donneront pas un chèque en blanc : Bayrou doit encore convaincre que son budget est tenable.
La partie s’arrête le 8 septembre
Ce jour-là, l’Assemblée nationale dira si Bayrou garde la mise… ou s’il perd la partie. Entre alliances de circonstances, calculs stratégiques et coup de bluffs, le tapis final approche.
À retenir :
- Le PCF est déjà « all-in contre Bayrou »
- Le PS et les Verts jouent la prudence en se concentrant sur le NFP
- LFI et RN quittent carrément la table
- Bayrou n’a plus qu’un petit carré de centristes pour espérer survivre.