La rentrée s’annonce électrique pour François Bayrou. À la tête d’un gouvernement minoritaire, le premier ministre joue son avenir, et celui de son plan majeur, lors du vote de confiance à l’Assemblée nationale prévu le 8 septembre.
Un budget d’austérité qui crispe
Au cœur de la tempête : un plan d’austérité de 44 milliards d’euros présenté pour 2026. Celui prévoit entre autres de supprimer deux jours fériés, un gel partiel de prestations sociales et des hausses ciblées d’impôts. La dette publique ayant explosée sous le mandat d’Emmanuel Macron (+ 1100 milliards), ce plan se veut rassurant pour les marchés. Le projet a déclenché une levée de boucliers, de la gauche radicale au Rassemblement national.
Les milieux économiques, eux, restent divisés. Si certains parlent d’un volontarisme budgétaire, d’autres redoutent une cure trop brutale susceptible d’étouffer la consommation et provoquer une nouvelle crise sociale.
Une rénovation malvenue
Comme si la crise budgétaire ne suffisait pas, François Bayrou a dû affronter un nouveau front médiatique après la révélation concernant la rénovation de son bureau à la mairie de Pau. Avec une facture de 40 000 €, le maire de la ville a expliqué vouloir lui « redonner de la splendeur ». Évidemment, dans un contexte où le premier ministre demande des efforts aux Français, ses opposants parlent d’« incohérence » et de « déconnexion ». L’entourage de François Bayrou assure que les travaux étaient nécessaires pour des raisons de sécurité et de modernisation. Mais la polémique alimente un sentiment de décalage entre les demandes d’efforts aux Français et les dépenses d’argent publiques incomprises.
Communication à haut risque
Conscient de la fragilité de sa majorité, Bayrou a multiplié les interviews médiatiques pour plaider sa cause. L’une d’elles, donnée dimanche soir en prime time, a particulièrement marqué les esprits. Loin d’un discours triomphaliste, le Premier ministre s’est montré nerveux, bousculé par les journalistes, répétant que la question n’est pas son avenir personnel mais « le destin de la France ».
Cette posture d’urgence, qualifiée par certains éditorialistes d’ »interview panique » n’a pas suffi à calmer les critiques. Pire, elle a renforcé l’idée d’un chef du gouvernement acculé et dépassé.
Tentative de rassemblement politique
Avec le vote de confiance prévu la semaine prochaine, la mission est simple pour le clan Bayrou, ralliée le plus de monde possible. Dans l’idéal, le Premier ministre espère obtenir les votes d’un moins un parti du centre gauche ou de la droite républicaine pour franchir le cap du 8 septembre. Mais les partis d’opposition ont de leur côté fermé la porte, jugeant son budget « in amendable »
Une semaine décisive
Pour François Bayrou, cette semaine s’apparente à une partie d’échecs où chaque coup compte. Échec au vote de confiance signifierait non seulement la fin de son gouvernement, mais aussi une nouvelle crise institutionnelle pouvant mener à des nouvelles élections législatives anticipées.