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Luxe

SHEIN : encore une polémique… (de trop ?)

Par Alexandre Foumangoye | Publié le 03/11/2025

Une poupée à caractère sexuel. Voilà la dernière frasque du site de vêtements en ligne chinois SHEIN. Le scandale a été révélé par une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). L’affaire, depuis, fait un tollé sur la toile, une affaire qui en rappelle d’autres concernant la site, très prisée chez les 16-35 ans.

Une catégorie de très mauvais goût

Si vous vous baladiez sur le site, il y a de cela encore un mois, vous auriez pu tomber sur une magnifique petite poupée. Cette poupée, au visage candide avec un ours en peluche dans les bras, coûtait 187 euros. Jusqu’ici rien d’alarmant (sauf peut-être le prix) mais le problème ici est tout autre. La poupée était dans la catégorie “jouets sexuels” à vendre sur la plateforme.

Alors autant dire que quand le public et la DGCCRF sont tombés dessus, la gronde n’a pas fait un pli. « C’est honteux. Je n’ai pas vraiment de mots. On sait ce que ça évoque. Surtout pour les gens qui pensent à ce genre de truc. C’est horrible », remarque de manière consternée un passant.” raconte un passant.

Pour rappel, Chris Xu fonde Shein en 2008 en Chine, initialement sous le nom de « Sheinside ». Prisée des adolescents, elle fait preuve d’un marketing agressif et est devenue une plateforme e-commerce global de « fast-fashion » (mode ultra-rapide), se développant fortement à l’international. La marque a misé tôt et massivement sur les réseaux sociaux, les influenceurs, le contenu viral (ex : #SHEINHaul sur TikTok) et a ciblé particulièrement les jeunes générations (Gen Z) sensibles aux tendances, aux prix bas et à la nouveauté. Elle a généré 22,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires l’an dernier.

La marque fait dans l’ersatz de vêtements de luxe. Un peu comme ce que peut faire la maque ZARA.

Mis sous le tapis comme les autres ?

Si cette affaire suscite (à raison) tant d’intérêt, c’est d’abord parce que SHEIN ouvre 5 magasins en France dans les prochains jours, dont une rue de Rivoli au BHV. Donc cela fait tache dans la campagne promotionnelle que s’évertue à faire SHEIN pour son implantation en France. D’autant plus après la polémique sur l’affiche posée samedi dernier : « L’affiche que l’on n’aurait pas dû faire ». En effet, cette affiche joue sur les polémiques qui entourent la marque.

Sans oublier l’implication de la marque dans le secteur du travail forcé en Asie, mais également l’emploi d’Ouïghours, une population musulmane stigmatisée en Chine. La marque, selon plusieurs ONG, ne respecte pas les codes d’éthique environnementaux demandés aux grosses entreprises.

La question est maintenant de savoir « l’après ? » Si terminus ad quem la marque ne change pas sa façon de faire, cela ne sert à rien. Selon Laetitia Lamari, experte en e-commerce chez Butterfly Agency, “Peut-être que cela va être un électrochoc pour certains, qui vont se dire qu’on franchit une frontière du darknet. Il s’agit d’un problème d’éthique morale, qui va au-delà des problèmes environnementaux et du droit du travail en Chine, mais d’autres vont dire que les poupées ont été retirées et qu’ils n’ont rien vu. Shein a réagi rapidement, a fait un mea-culpa et assure mener une enquête interne, cela est suffisant pour une partie des consommateurs.

Des consommateurs suggèrent même que l’identité des acheteurs de ces poupées soient dévoilées.

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