Fonds d’investissement en amorçage du Groupe L’Occitane, Obratori a été lancé en 2019 avec pour ambition de soutenir des projets à fort potentiel dans des secteurs variés, qu’il s’agisse de services ou de produits. Fidèle à la mission du Groupe L’Occitane, Obratori investit dans des projets à impact positif, à la croisée de l’innovation, de la durabilité et de l’utilité pour « l’Homme et la Planète ». Rencontre avec Delphine Oung, Directrice Adjointe et Amaury Godron, Directeur Général.
Quelle est la mission d’Obratori ?
A.G : « En tant que Corporate Venture Capital du groupe L’Occitane, notre mission est d’investir dans des projets précoces. Que ce soit pour aider une entreprise à commercialiser son produit ou pour accompagner sa croissance.. Nos tickets d’investissement varient entre 150 000 et 300 000 euros. Au-delà du financement, nous jouons également un rôle de conseil ».
Vous avez accompagné 24 start-ups en six ans. Quels sont vos critères de sélection ?
D.O : « Bien que nous soyons rattachés au groupe L’Occitane, notre champ d’action ne se limite pas à la cosmétique ou au bien-être. Nous soutenons des entreprises issues de nombreux secteurs, à condition que leurs projets soient innovants, durables, et qu’ils aient besoin de capitaux pour émerger ou se développer. Cette démarche s’inscrit pleinement dans l’ADN du Groupe L’Occitane, labellisé B Corp.».
Pouvez-vous nous citer quelques exemples de start-ups accompagnées récemment ?A.G : « Clear Drop a développé un système de nettoyage des panneaux solaires par ondes de surface non invasives, une solution à la fois innovante et durable. Nous avons aussi investi dans la start-up Humble+, qui propose une gamme de produits à base de collagène (poudres, barres, boissons) avec une attention particulière portée au goût. Enfin, Sweetech est une start-up deeptech spécialisée dans la production de sucres rares, aux applications prometteuses pour la santé.. Nos investissements se répartissent en trois grandes catégories : marques consumer, deep tech ou green tech, et nouvelles solutions logicielles ou technologiques ».
Est-ce difficile d’identifier ces jeunes entreprises prometteuses ?
D.O : « C’est évidemment notre cœur de métier, mais cela demande une veille constante. Chez Obratori, nous avons une équipe dédiée, très connectée aux centres de recherche, aux écosystèmes de l’innovation, et appuyée par un solide réseau de prescripteurs.».
Comment se traduit concrètement votre accompagnement ?
A.G : « Nous intervenons parfois très en amont, avant même la commercialisation. Nous sommes aussi sollicités pour accompagner la croissance d’entreprises quasi auto-financées ou pour structurer les premières phases industrielles. Notre accompagnement dépasse largement le cadre financier : nous aidons les porteurs de projet à affiner leur stratégie, à prendre les bonnes décisions et, surtout, à se connecter aux bons interlocuteurs. Chaque accompagnement est sur mesure : internationalisation, recherche de partenaires, besoin bancaire ou juridique… Nous sommes là pour répondre aux enjeux spécifiques de chaque start-up.»
Quels sont, selon vous, les enjeux du capital investissement aujourd’hui ?
D.O : « Jusqu’alors, le capital investissement était réservé à des fonds d’investissement très institutionnels. La donne a évolué avec l’arrivée sur le marché des Family Office. Aujourd’hui, on fait le constat que les banques ouvrent de plus en plus de branches consacrées au capital investissement. En même temps, cela répond à la demande des particuliers qui veulent de plus en plus investir dans cette classe d’actifs plutôt que de se limiter au faible taux de rendement de certains livrets. Les Français veulent aussi investir dans des projets innovants et créateurs d’emplois, en clair, donner du sens à leur épargne en investissant dans l’économie réelle ».
En quoi Obratori se distingue-t-il sur ce marché ?
A.G : « Je dirais que nous sommes capables d’investir très tôt dans les projets. Ce que ne font pas la plupart des fonds d’investissement classiques. Ensuite, nous sommes très disponibles et à l’écoute des porteurs de projets. Nous pouvons partager les expertises et retours d’expériences, pour apporter un conseil opérationnel efficace et pertinent. Beaucoup de fonds d’investissement sont également thématiques, nous, nous restons généralistes, c’est une valeur ajoutée pour les start-ups. Nos process d’investissement sont relativement moins longs qu’ailleurs (entre deux à trois mois). Enfin, chez Obratori, on prend le temps d’accompagner les entrepreneurs, parfois jusqu’à cinq ans et plus ».
Enfin, quels sont les futurs axes de développement pour Obratori ?
D.O : « Notre équipe et notre dealflow font aujourd’hui la preuve de leur efficacité : nous recevons en moyenne quatre à cinq dossiers par jour, avec un taux de sélection de 1 %. La décision la plus difficile est souvent de devoir dire non. Les prochaines étapes pour Obratori sont claires. Continuer d’accompagner nos participations actuelles, détecter de nouvelles pépites, et proposer des opportunités de co-investissement à ceux qui souhaitent s’engager aux côtés de start-ups innovantes. »
