Depuis plus de 40 ans, Bolloré Energy est un acteur majeur de la distribution pétrolière en France. Dès 2016, l’entreprise s’est lancé le pari de répondre aux enjeux climatiques actuels. Pour cela, ils ont déployé une nouvelle gamme de produits dits « alternatifs ». Rencontre avec Florian Mohand, Directeur de la Transition énergétique et Julien Hérou, Directeur adjoint Supply au sein de Bolloré Energy.
À quand remonte l’engagement de Bolloré Energy en faveur des carburants bas carbone ?
F.M : « Bolloré Energy œuvre depuis 2016 en faveur de la transition énergétique. Le lancement d’une solution de chauffage, le F5 (biofioul composé à 5% d’huile végétale), marque ce tournant. En 2021, nous accélérons notre démarche en proposant des carburants liquides bas carbone pour les professionnels du secteur routier et non routier.
Nous proposons deux produits alternatifs à nos clients :
- du B100, produit à partir d’huile de colza que nous commercialisons sous la marque Koolza100
- de l’HVO100, du diésel de synthèse réalisé notamment à base de déchets industriels et d’huiles recyclées, commercialisé sous la marque Izipure ou Neste MY.
Koolza100 garantit une réduction de 60% des gaz à effet de serre. Le HVO100, quant à lui permet une réduction allant jusqu’à 90%. D’après les chiffres du CPDP (Comité Professionnel du Pétrole), en 2024, ce sont 224 000m3 de gazole XTL (dont le HVO fait partie) qui ont été distribués en France. Bolloré Energy représente donc 13% du marché ».
Quels intérêts ont les entreprises à adopter ces carburants alternatifs et surtout, comment les accompagnez-vous ?
J.H : « Plutôt qu’intérêt, je parlerais de règlementation ! Dans le cadre des objectifs liés à la Transition énergétique, les entreprises doivent prendre des engagements concrets. Et ce, sur plusieurs segments liés à leur activité. Les entreprises du secteur du transport et de la logistique par exemple, ont de forts objectifs de réduction des émissions liées à leur parc de véhicules.
Pour répondre à ces besoins, l’un des premiers axes de décarbonation est bien entendu le carburant alternatif. Et c’est là que nous intervenons ! Avec nos solutions, on leur permet d’adopter un carburant liquide bas carbone et ce, de façon immédiate, sans pré-requis (sauf pour le B100 qui demande une légère adaptation moteur). Depuis l’identification de la problématique et des besoins du client (en fonction du coût, de ses clients finaux, de son périmètre d’intervention…), nous assurons un accompagnement qui va au-delà de la simple vente d’un carburant : changement de cuve ou non, accompagnement des donneurs d’ordre, attestation de décarbonation, livraison du produit… Nos carburants donnent des résultats immédiats, sans la contrainte d’infrastructures de charge, ni d’adaptation dans le mode d’acheminement du produit, seule la qualité du carburant stocké change ! »
Vos solutions contribuent à la transition énergétique de filières traditionnelles comme la filière viticole. Pouvez-vous nous en parler ?
F.M : « Cette filière, à l’instar des clients historiques de Bolloré Energy (transporteurs de marchandises ou de voyageurs, logisticiens, entreprises agricoles…), a un enjeu fort de décarbonation. Pour prétendre à certaines certifications, les domaines viticoles doivent mettre en place des solutions permettant de réduire dès à présents leur empreinte carbone… Typiquement, un domaine viticole qui se convertit au bio a un certain nombre de critères à respecter. En outre, on retrouve parmi ces critères celui de la décarbonation, concernant ses engins viticoles. C’est sur cet aspect que nous intervenons grâce à des solutions reconnues et certifiés ».
Justement, Bolloré Energy peut se targuer d’avoir obtenu la certification ISCC EU. En quoi est-elle un gage de confiance supplémentaire pour vos clients ?
J.H : « L’ISCC EU (International Sustainability and Carbon Certification) est un système de certification mondialement reconnu. Il garantit la durabilité et la traçabilité des matières premières utilisées dans les solutions que nous commercialisons… Son objectif principal est d’assurer une production durable et responsable, sur l’ensemble du cycle de vie du produit. Cela incluant les phases de récolte, la transformation, le transport… Tous nos fournisseurs ont également une certification, ce qui engendre un schéma vertueux. Ainsi, cela nous permet de nous aligner sur les critères les plus pointus en matière d’éco-responsabilité ».
Vous avez entamé une diversification de votre offre depuis 2016. Quels sont vos objectifs avec cette stratégie ?
F.M : « Tout d’abord il est important de noter le succès de cette stratégie de diversification. Cela est dû à notre expertise interne, permettant de proposer des solutions pertinentes à nos clients, pour réduire immédiatement les émissions liées à leur activité. L’enjeu aujourd’hui est d’accroître la place faite à nos solutions sur le catalogue français du mix énergétique. Nous espérerons que, dans l’avenir, notre cadre structurel, sera facilitant afin de normer et acter pour tous les acteurs français, cette incertitude règlementaire pouvant apparaitre comme un frein à l’usage et au déploiement des solutions alternatives.
Enfin, s’il y avait un projet ou une actualité à valoriser pour le compte de Bolloré Energy ?
J.H : « Depuis le premier trimestre 2025, Bolloré Energy soutient l’écurie Buggyra Academy France en sponsorisant son pilote professionnel Téo Calvet. En fournissant son HVO, Izipure®, pour permettre à toute la flotte de l’écurie de décarboner sa chaîne logistique, Bolloré Energy s’engage aux côtés du champion de France de la course de camions ! C’est aussi une action forte qui témoigne de l’efficacité de notre carburant HVO qui n’impacte en rien la performance, bien au contraire ! J’ajoute qu’outre le véhicule de Téo Calvet, c’est toute la chaîne logistique qui sera, pour la saison 2025, approvisionnée en Izipure® ».
